Maux de ventre, céphalées, troubles digestifs, acné... La période avant les règles est souvent associée à une variété de symptômes, plus ou moins handicapants. Le syndrome prémenstruel est une réalité pour de nombreuses femmes, quand d’autres sont épargnées. Des chercheurs norvégiens et espagnols ont voulu comprendre quels facteurs pouvaient agir sur les symptômes. Dans la revue Environment International, ils ont expliqué que le fait d’habiter à proximité d’un espace vert pouvait les réduire.
Leurs travaux sont basés sur des données recueillies auprès de plus de 1.000 femmes âgées de 18 à 49 ans, résidant dans les villes de Bergen (Norvège), Göteborg, Umea et Uppsala (Suède). Toutes ont accepté de répondre à un questionnaire sur leur mode de vie, leur niveau d’activité physique et leur santé. Les scientifiques avaient retenu huit symptômes courants du syndrome prémenstruel : irritabilité, anxiété, pleurs ou sensibilité accrue, dépression, troubles du sommeil, douleurs abdominales, sensibilité des seins ou ballonnements abdominaux et maux de tête. En parallèle, les chercheurs ont évalué la proximité des espaces verts par rapport au domicile des participantes, et ils ont analysé les niveaux d’exposition à la pollution atmosphérique et aux particules fines.
Des bénéfices conditionnés à une exposition à long terme
En recoupant toutes ces données, les scientifiques ont constaté que les femmes vivant dans des quartiers avec plus d'espaces verts présentaient moins de symptômes du syndrome prémenstruel. Cela s’appliquait particulièrement pour cinq d’entre eux : l’anxiété, la dépression, les troubles du sommeil, la sensibilité des seins et les ballonnements abdominaux. "Lorsque nous avons examiné l'exposition aux espaces verts à un moment précis, l'analyse n'a donné aucun résultat significatif. Notre recherche souligne donc l'importance de l'exposition à long terme aux espaces verts, a précisé Payam Dadvand, co-coordinateur de l'étude.
Comment expliquer ce lien ?
C’est la première fois qu’une étude s’intéresse aux liens entre une exposition aux espaces verts et les symptômes du syndrome prémenstruel. Si l’association entre les deux peut sembler surprenante, les chercheurs ont une piste concernant l'explication. "Trois des quatre symptômes qui s'améliorent avec l'exposition aux espaces verts sont psychologiques, ce qui correspond à ce que nous savions déjà : le contact avec la nature aide à réduire le stress et à améliorer la santé mentale", a expliqué Kai Triebner, co-auteur de cette recherche. Or, le stress peut aggraver les symptômes du syndrome prémenstruel, et il peut également augmenter les niveaux de cortisol : "une hormone qui, à son tour, pourrait être associée à une libération accrue de progestérone, qui a été liée à l'apparition des symptômes du syndrome prémenstruel", a conclu le scientifique.