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Rhumatisme

Arthrose : une nouvelle technique d’imagerie médicale permettrait de la dépister plus tôt

Par Diane Cacciarella

Des scientifiques français mettent au point une nouvelle technique d’imagerie médicale pour détecter l’arthrose le plus tôt possible. À terme, cette méthode pourrait révolutionner la prise en charge de cette maladie articulaire.

dragana991/istock
La prévalence de l’arthrose augmente avec l’âge. Ainsi, 65 % des patients qui en sont atteints sont âgés de plus de 65 ans.
3 % de la population de moins de 45 ans a de l’arthrose tandis que 80 % des plus de 80 ans en souffrent.

En France, 10 millions de personnes souffrent d'arthrose, selon l’Inserm. Cette pathologie peut être définie comme la destruction du cartilage d’une ou plusieurs articulations. Elle se manifeste par de vives douleurs qui peuvent faire de ce rhumatisme une maladie invalidante. Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif, les seules solutions proposées aux patients permettent de soulager la douleur et donc d'améliorer leurs conditions de vie au quotidien.

L’imagerie par contraste de phase aux rayons X

Des chercheurs de l’Inserm donnent un nouvel espoir avec la publication de leurs travaux dans la revue numéro 51 de l’Inserm. Ils ont découvert une technique d’imagerie médicale qui permettrait de dépister plus tôt cette maladie. Il s'agit de l’imagerie par contraste de phase aux rayons X. Cette dernière permet de voir les os ainsi que la réfraction, c’est-à-dire la déviation des rayons X par les tissus. 

Les rayons X des radios ne traversent que les tissus denses

Pour bien comprendre cette avancée, il faut d’abord savoir comment cette pathologie est étudiée par les médecins. "L’arthrose affecte le cartilage, mais aussi tous les autres tissus composant les articulations, et notamment les os, la membrane synoviale, qui tapisse l’intérieur de la capsule délimitant l’articulation, et les ligaments”, a expliqué Jérôme Guicheux, l’un des auteurs. Les médecins utilisent des radios pour diagnostiquer l’arthrose et suivre son évolution. Problème : elles ne permettent pas de voir les tissus cartilagineux et mous car les rayons X des radios ne traversent que les tissus denses comme les os par exemple. Autrement dit, les médecins n’ont qu’une petite partie des informations avec une radio.

Or, grâce à l’imagerie par contraste de phase aux rayons X il est possible de voir, en plus des os, les tissus mous et cartilagineux. In fine, cette technique permettrait d’obtenir des images plus précises, détaillées et de révéler en haute définition tous les tissus touchés par l’arthrose.

Une technique peut être disponible d’ici cinq ans

"Plusieurs autres groupes de recherche dans le monde tentent de développer de nouvelles techniques d’imagerie non-invasives qui permettent de mieux évaluer l’arthrose", a développé Marie-Christophe Boissier, rhumatologue et directeur du laboratoire Physiopathologie, cibles et thérapies de la polyarthrite rhumatoïde. À terme, si cet examen est validé, il permettra aussi aux patients d’éviter la multiplication d’examens et de dépister plus tôt cette maladie. Si tout se passe bien, les chercheurs ont estimé que l’imagerie par contraste de phase aux rayons X devrait être disponible d’ici cinq ans.