Le nombre de catastrophes naturelles a doublé en 20 ans, selon un rapport des Nations Unies. Le réchauffement climatique est la principale cause de cette augmentation. Dans certaines régions, ces événements sont particulièrement fréquents. Pour les personnes qui les subissent, cela a des conséquences psychologiques immédiates, mais pas seulement. Dans une étude parue dans Natural Hazards, des chercheurs américains montrent que l'exposition répétée à des catastrophes, naturelles ou industrielles, dégrade la santé mentale sur le long terme.
Une zone fréquemment touchée par les catastrophes
Les scientifiques de la Texas A&M University School of Public Health ont utilisé un questionnaire de santé en 12 points pour réaliser ces travaux. Ils les ont soumis à des personnes habitant près de Houston aux États-Unis, car cette zone a été fréquemment touchée par des ouragans, des inondations et des catastrophes industrielles. De 2000 à 2020, le Texas, région où se trouve cette ville, a connu 33 catastrophes majeures déclarées par l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA). Beaucoup d'entre elles, soit des ouragans, des sécheresses et des inondations, ont touché Houston et ses environs, mais plusieurs explosions et des rejets de produits chimiques ont aussi eu lieu dans les installations industrielles voisines. "C'est une triste vérité, mais de nombreuses communautés qui résident le long de la côte du Golfe du Mexique sont au carrefour des expositions aux dangers naturels, ou d'origine humaine", commente Garett Sansom, l’un des auteurs principaux de cette recherche.
Les ouragans et inondations, les catastrophes les plus fréquentes
Dans leur enquête, le chercheur et son équipe ont évalué l’impact de ces catastrophes en utilisant deux échelles de scores déjà utilisées : un pour la santé mentale et le second pour la santé physique. La majorité des participants a déclaré avoir vécu de nombreux événements dangereux au cours des cinq dernières années. Les ouragans et les inondations ont été les événements les plus fréquents, 96,35 % des répondants les ont subi, suivis des incendies industriels, des déversements de produits chimiques et des tornades. Les chercheurs ont remarqué que lorsque les individus ont vécu deux événements, voire plus, au cours des cinq dernières années, leur moyenne au score de santé mentale tombe sous les niveaux nationaux attendus. Plus le nombre de catastrophes vécues est élevée, plus la santé mentale se dégrade.
Protéger les personnes à risque
"La santé mentale est souvent négligée dans la réponse et la préparation à l’exposition à ces dangers", constate Garett Sansom. Pour le chercheur et son équipe, il est nécessaire de mettre en place des politiques publiques pour ces personnes, résidant dans des zones à risque. Pour lui, c’est un élément non-négligeable de "l’effort de résilience". S’il est coutume de dire "ce qui ne tue pas rend plus fort", les résultats de cette étude prouvent le contraire.