- La crise sanitaire avant entraîné une forte baisse des naissances en 2020 en France
- Le pays enregistre un rebond de ces naissances depuis le printemps 2021
- Toutefois le taux de fécondité ne permet pas d'assurer le renouvellement des générations à long terme
La France reste la championne d'Europe de la fécondité ! Celle-ci a enregistré en 2021 un sensible rebond avec 3 000 naissance de plus qu'en 2020. C'est ce qu'indique le bilan démographique de l'INSEE pour 2021 présenté le 18 janvier. La pandémie de Covid-19 n'aura donc pas changé grand chose : certes, une baisse spectaculaire du nombre des naissances avait été enregistrée en 2020 et jusqu'en février 2021, mais depuis cette date le nombre de naissances est fortement remonté. "Cela a permis de dépasser légèrement le niveau des naissances de 2020", souligne le communiqué de l'INSEE, et avec 1,83 enfants par femme, la France reste donc en tête dans ce domaine devant tous les autres pays européens.
En revanche, ce rebond, s'il marque une rupture avec la baisse des naissances enregistrée depuis 2015 dans notre pays (avec son plus bas niveau depuis la Deuxième Guerre Mondiale atteint en 2016), il ne permet toujours pas le renouvellement des générations sur le long terme. Il faudrait pour cela que ce que l'INSEE appelle "l'indice conjoncturel de fécondité", atteigne 2,1 enfant par femme. La courbe de l'évolution de la population dans notre pays -celle-ci s'établit aujourd'hui à 67,8 millions d'habitants- pourrait donc rapidement stagner.
Les effets de la crise sanitaire
Si l'on rentre davantage dans le détail des chiffres communiqués par l'INSEE, on s'aperçoit que le nombre des naissances avait fortement chuté entre décembre 2020 et février 2021, soit neuf mois après le confinement du printemps de cette année-là dû à l'épidémie de Covid-19, une baisse qui avait atteint 10% par rapport à la même période de l'année précédente. Un phénomène que l'INSEE attribue à la crise sanitaire et "à la forte incertitude économique qui a pu décourager les couples de procréer au printemps 2020 ainsi qu'à la peur de complications durant la grossesse", plus difficiles à gérer en période de confinement et au plus fort de la crise de la Covid-19.
Mais la fécondité a donc fortement repris depuis le printemps et l'été 2021, en s'accompagnant d'un autre phénomène, celui d'une augmentation de l'âge moyen de la maternité. Celui-ci qui était au début des années 2000 de 29,3 ans est aujourd'hui passé à 30,9 ans. Cela confirme une autre statistique : la baisse du taux de fécondité des femmes de moins de 30 ans qui s'accentue depuis 2015 et se poursuit en 2021.
12 000 décès en moins en 2021 par rapport à 2020
Le bilan de l'INSEE confirme par ailleurs l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les chiffres de la mortalité. Si l'on a compté 12 000 décès de moins en 2021 par rapport à 2020, le nombre de morts reste plus élevé qu'en 2019 avant le début de la crise sanitaire. Mais l'INSEE souligne qu'au-delà de l'effet "Covid" sur la mortalité, il faut aussi prendre en considération l'arrivée des générations nombreuses du "baby-boom" à des âges de forte mortalité. Mais la pandémie aura également eu un effet négatif sur d'autres chiffres très attendus, ceux de l'espérance de vie. Si celle-ci recommence à croître un peu en 2021 (+ 0,2 ans pour les hommes à 79,3 ans et + 0,3 ans pour les femmes à 85,4 ans) elle ne retrouve pas son niveau d'avant la pandémie lorsqu'elle se situait à 85,6 ans pour les femmes et 79,7 ans pour les hommes.