Selon une nouvelle enquête de la Drees, un médecin généraliste libéral sur deux déclare avoir été confronté à des problèmes d’antibiorésistance au sein de sa patientèle au cours des trois derniers mois.
Si la quasi-totalité des praticiens estiment avoir un rôle à jouer contre ce problème, huit sur dix indiquent être en difficulté pour refuser un antibiotique aux patients qui leur en demandent, et quatre sur dix expliquent aussi qu’ils leur arrivent d'en prescrire à des malades qui n’en ont peut-être pas besoin.
Les patients sont en demande
La quasi-totalité (96%) des médecins déclarent par ailleurs être confrontés à des patients leur demandant un traitement antibiotique lors d’une infection virale (parfois : 53% ; fréquemment : 43%), alors que ces médicaments permettent de soigner uniquement des infections bactériennes. A l’inverse, les trois quarts font parfois (72%), voire fréquemment (3%), face à des patients qui refusent ce type de traitement.
Concernant les pratiques de prescription, près de sept médecins sur dix déclarent atteindre un objectif cible fixé par l’Assurance maladie sur l’antibiothérapie, dans le cadre des indicateurs de rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp). Celui-ci correspond au fait de prescrire des antibiotiques dans moins d’un cas sur cinq aux patients de 16 à 65 ans sans affection de longue durée et dont ils sont le médecin traitant. Les carabins ayant un volume d’activité élevé indiquent moins souvent atteindre ce but que les autres.
Antibioclic
Enfin, six généralistes de ville sur dix déclarent recourir régulièrement au site Antibioclic pour les aider dans leurs choix thérapeutiques ou dans leur communication avec les patients. Ce réflexe diminue avec l’âge et est plus fréquent chez les femmes et chez les médecins exerçant en groupe. "Le dosage de la protéine C-réactive (CRP), qui permet de détecter une éventuelle pathologie infectieuse ou inflammatoire (ce qui induira la prescription ou non d’antibiotiques), est utilisé par la moitié des praticiens", conclut la Drees.