Jusqu'ici, le choix d'une place dans un train ou un avion était surtout une question de confort : fenêtre, hublot, couloir, à chacun sa préférence... pour autant que le choix soit possible au moment de la réservation. Mais avec la crise sanitaire, un nouveau critère apparaît : celui du siège à éviter parce qu'il serait placé là où la contamination par d'autres voyageurs potentiellement porteurs du coronavirus pourrait se faire ! Et, dommage pour ceux qui apprécient cette place, c'est lorsque l'on est assis dans le siège "côté couloir" que l'on risque le plus.
C'est une étude publiée récemment dans la revue Physics of Fluids qui aboutit à cette conclusion. Les scientifiques ont analysé la circulation de l'air dans une cabine fermée -celle des trains et des avions ont beaucoup de similitudes-, sachant que dans chacun de ces moyens de transport, l'air envoyé par la climatisation provient toujours du toit pour être ensuite extrait par des orifices situés près des fenêtres.
40 secondes pour éliminer un quart des gouttelettes en suspension
Et, dans le cadre de cette étude, le temps nécessaire à l'évacuation d'éventuelles gouttelettes contenues dans ce passage d'air a été calculé : il suffirait de 40 secondes pour que le quart des gouttelettes en suspension dans l'air circulant dans la cabine ou le wagon soient éliminées. Le problème reste donc de savoir où le risque d'être en contact avec les trois quarts des gouttelettes qui restent dans l'air ambiant est le plus grand.
Pour identifier le siège "maudit", les chercheurs sont partis de l'hypothèse d'une rangée de trois sièges entre fenêtre et couloir. En montrant la capacité d'évacuation d'éventuelles gouttelettes par les orifices situés près des fenêtres, ils en ont déduit que le siège situés à cet endroit était le plus sûr, d'autant que le flux d'air y ferait circuler les gouttelettes vers le haut.
Mais tout se dégrade à partir du siège central de la rangée ! Même si le passager qui y est assis court moins de risques d'être contaminé par les trois quarts des gouttelettes qui restent dans l'air ambiant du fait de la dissémination de celles-ci dans l'ensemble de la cabine ou du wagon, il ne bénéficie pas autant que son voisin assis près de la fenêtre de la circulation d'air verticale.
La mauvaise place est côté "couloir"
Pour le passager du siège "couloir", c'est pire ! Non seulement c'est lui qui est le plus susceptible de respirer les gouttelettes non évacuées, mais ses propres sécrétions sont, selon l'étude, "immédiatement entraînées vers le bas par le système de ventilation", ce qui empêche leur évacuation. Faute de s'auto-contaminer, le passager "couloir" risque donc, par déduction du phénomène de circulation de l'air vers le bas, de respirer tous les miasmes des sièges situés au même endroit dans les autres rangs !
Tout cela est évidemment très théorique et les auteurs de cette étude soulignent eux-mêmes que ses résultats doivent être considérés avec prudence puisque leurs travaux n'ont pas été réalisés en conditions réelle et n'ont ainsi pas tenu compte d'autres facteurs comme l'espace entre les sièges, leur forme, le débit de la climatisation et, surtout, le comportement des passagers infectés. Conclusion, si le siège "couloir" est pointé du doigt, le port obligatoire du masque durant le trajet remet sans doute l'ensemble des passagers sur un pied d'égalité quant au risque de contamination !