"8 ans après la première enquête « Stop Arthrose », aucune évolution dans la prise en charge des patients arthrosiques n’a été établie". C’est le constat, malheureusement sans appel, que font les professionnels du secteur.
L’étude "Stop arthrose II", qui vient d’être publiée, donne ainsi une photographie quasi identique à celle de 2013 des conséquences de la pathologie. En plus de la douleur, qui concerne toujours près de 9 patients sur 10, la fatigue reste préoccupante pour 1 maladie sur 2, l’arthrose gênant le sommeil de 68 % des sondés.
Fort impact sur la vie sociale
Par ailleurs, l’impact de l’arthrose sur la vie sociale est toujours très important, touchant les loisirs (78 %), la vie de famille (62 %), la vie professionnelle (44 %), la vie de couple (25 %) et la vie sexuelle (32 % des répondants). "Il ne faut pas non plus sous-estimer la mauvaise image de soi, qui s’ancre chez 64 % des arthrosiques", ajoutent l’AFLAR (Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale) et la Fondation Arthrose.
Pourtant, une combinaison de traitements pharmacologiques et non-pharmacologiques permettent, via une approche personnalisée, de soulager efficacement les patients. "L’activité physique est le meilleur traitement de la douleur arthrosique", explique ainsi Le Pr Yves Henrotin, docteur en kinésithérapie et réadaptation fonctionnelle. Voir un psychologue peut aussi aider, comme le souligne Céline Mathy, administratrice déléguée de la Fondation Arthrose : "consulter ne signifie pas que la douleur n’est pas réelle ou qu’elle est dans la tête du patient. Au contraire, le praticien va, avec son patient, analyser l’impact de cette douleur, lever les préjugés et les peurs qui l’entourent, puis l’aider à mettre en place de bonnes stratégies pour lutter contre cette maladie."
Dégradation de l'état des malades due au confinement
Par ailleurs, "Stop arthrose II" met en évidence l’impact néfaste mais transitoire des confinements anti-Covid sur les malades : augmentation de l’intensité de la douleur, moins bonne perception de l’état de santé général et baisse du moral. "Cela peut s’expliquer par le fait que les patients bougeaient moins, entretenaient moins de relations sociales, avaient changé leur style de vie en mangeant plus, en consommant plus d’alcool et en fumant plus de tabac. Ils ont ainsi augmenté les facteurs de risque de l’arthrose", analyse le Pr Yves Henrotin.
L’arthrose touche en France 17 % de la population, soit 10 millions de personnes, ce qui en fait la maladie articulaire la plus répandue au sein de l’Hexagone et la deuxième cause d’invalidité.