- L’apparition de nouveaux variants est suspectée de réduire l’efficacité vaccinale.
- Le variant Omicron est apparu pour la première fois en Afrique du Sud, en novembre 2021.
- L’étude s’est concentrée sur les vaccins à ARN de Pfizer-BioNtech et Moderna.
Face aux nouveaux variants, la communauté scientifique s’inquiète. Les différents vaccins mis au point pour offrir une protection contre le SARS-CoV-2 sont-ils toujours efficaces ? La réponse est oui, selon une double étude américaine, réalisée par les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Ses auteurs constatent que la vaccination protège des formes graves, même face au variant Omicron.
Une efficacité confirmée contre le variant Delta
Ces travaux ont été réalisés entre le 26 août 2021 et le 5 janvier 2022, dans dix États américains. Les scientifiques ont analysé les données associées à plus de 300 000 passages aux urgences dans ces régions. Dans un premier temps, ils ont observé les effets des vaccins sur le variant Delta, dominant au moment de l’étude. Selon leurs conclusions, son efficacité dans la prévention des hospitalisations est de 90 % entre 14 et 179 jours après la deuxième dose. Au bout de 180 jours, elle diminue et atteint 81 %. Mais la troisième dose permet de la renforcer : dans les 14 jours qui suivent cette injection, le niveau de protection contre les hospitalisations remonte à 94 %.
Quelle protection face à Omicron ?
Dans un second temps, les chercheurs se sont interrogés sur l’efficacité des différents sérums face au variant Omicron, considéré comme dominant en Europe, depuis le vendredi 21 janvier. D’après les conclusions des scientifiques américains, le vaccin protège à 81 % contre les hospitalisations, entre 14 et 179 jours après la deuxième dose. Ce niveau de protection baisse à 57 % après 180 jours, mais la troisième dose permet d’atteindre 90 %, 14 jours après l’injection. "La valeur de la troisième dose d'un vaccin à ARNm est significative car deux doses n'étaient efficaces qu'à 38 % pour protéger contre les visites aux urgences liées à Omicron, précisent les auteurs, et efficaces à seulement 57 % pour protéger contre les hospitalisations liées au variant Omicron."
Un appel à la vaccination
Shaun Grannis, auteur principal de cette étude, tire deux conclusions de ses recherches : "Nos résultats fournissent des preuves importantes que les rappels sont très efficaces et que ceux qui ne sont pas vaccinés courent un risque significativement plus élevé de subir de conséquences plus graves de la Covid-19 et devraient être vaccinés dès que possible." Avec son équipe, ils n’ont pas pu mesurer l’effet des vaccins sur le risque de décès lié à Omicron, car l’enregistrement de certaines données a pris du retard. Mais les chiffres sont déjà disponibles pour le variant Delta : les personnes non vaccinées, dont les données ont été observées pendant l’étude, avaient 16 fois plus de risques de décéder, en comparaison aux participants ayant reçu les deux doses, et 50 fois plus, par rapport à ceux ayant reçu leur troisième dose de vaccin.