- La leucémie myéloïde aigüe est la leucémie la plus fréquente chez l’adulte.
- Elle est plus fréquente après 40 ans : l'âge moyen du diagnostic est 65 ans.
- Le médicament, appelé épacadostat, est également testé sur d'autres cancers.
La leucémie est un cancer du sang : des cellules tumorales, appelées blastes, y circulent. Dans le cas d’une leucémie myéloïde, celles-ci s’accumulent dans la moelle osseuse, et la production des cellules sanguines est perturbée. Ce cancer est l’un des plus difficiles à soigner, d’autant que le risque de rechute est très élevé. Dans Cancer Discovery, des scientifiques ont trouvé une nouvelle piste de traitement : elle consiste à agir non pas sur les cellules cancéreuses à l’origine de la maladie, mais sur leurs voisines, les ostéoblastes, dont le rôle est de fabriquer l’os. Elles seraient capables de créer un environnement hostile aux cellules cancéreuses.
Quel est le rôle des ostéoblastes ?
Dans leur recherche, les chercheurs de l’université de Columbia expliquent que les ostéoblastes aident les cellules leucémiques. Ces dernières libèrent une molécule, appelée kynurénine, qui se lie à un récepteur de la sérotonine (HTR1B) situé sur les ostéoblastes. Celle-ci réagissent en sécrétant une protéine de réponse de phase aiguë (SAA1), qui va stimuler les cellules leucémiques, qui vont produire davantage de kynurénine. Pour les scientifiques, cela fait l’effet d’un "cercle vicieux", qui accélère la progression de la maladie.
Briser la relation entre ces cellules
Ils ont constaté qu’il est possible de supprimer cette relation entre les deux cellules, et ainsi créer des traitements contre la maladie. Grâce à des expériences menées sur des souris, ils ont remarqué que l'élimination génétique du récepteur de la sérotonine, celui qui permet de lier la kynurénine aux ostéoblastes, bloque la progression des cellules leucémiques. Les auteurs de l’étude ont testé un traitement, en partant de cette expérience, sur des rongeurs qui portaient des cellules leucémiques de patients humains. Leur médicament expérimental "a eu un effet substantiel en combinaison avec la chimiothérapie traditionnelle, ralentissant la progression de la maladie", concluent les chercheurs.
Il pourrait être utilisé pour traiter d’autres maladies sanguines : dans cette étude, les scientifiques se sont notamment intéressés au syndrome myélodysplasique, un autre cancer du sang qui évolue parfois vers une leucémie myéloïde aiguë. Ils ont constaté que ces patients présentaient aussi des niveaux élevées de kynurénine et de SAA1, ce qui laisse penser que ce nouveau traitement pourrait également fonctionner sur ce type de cancer. "L'avantage de cette approche est que peu importe quelles cellules souches sont à l'origine de la maladie, précise Stavroula Kousteni, l’autrice principale de cette étude. Elles ont toutes besoin d'ostéoblastes pour se développer, et si nous pouvons empêcher ces deux types de cellules de communiquer, nous pourrons peut-être arrêter la maladie."