Honneur rare, couronnement d'une carrière, reconnaissance de ses pairs, les prix Nobel, qui récompensent des personnes « ayant apporté le plus grand bénéfice à l'humanité », seront décernés cette année à partir de lundi 7 octobre. Cinq catégories sont récompensées : physique, chimie, physiologie ou médecine, littérature et paix.
Le prix Nobel de physiologie ou médecine ouvre le bal puisqu'il connue ce lundi à 11h30. Voici comment les lauréats sont choisis par l'institut Karolinska. Cette université de médecine de Stockholm est l'un des centres de recherche médicale et de groupements universitaires les plus importants et les plus réputés d'Europe et du monde.
En pratique, un collège de 50 professeurs de l'institut, l'Assemblée Nobel, désigne en son sein un comité Nobel de 5 membres qui désignera le ou les lauréats du prix Nobel parmi les candidats. Ceux-ci peuvent être proposés par des professeurs de médecine de Suède, Danemark, Norvège, Islande et Finlande, ainsi que des professeurs de certaines universités triées sur le volet. D'anciens lauréats du prix Nobel de Médecine peuvent également proposer un candidat.
Les Nobel ont la particularité de récompenser, non pas l'ensemble d'une carrière prestigieuse, mais les résultats d'une recherche particulière, comme le notait en 2009 le magazine La Recherche Pour recevoir le Nobel, il vaut mieux être « un scientifique moyen ayant fait, ou participé à une grande découverte, qu’un brillant chercheur au curriculum vitae interminable.» En médecine, davantage qu'une technique mise au point, c'est la découverte qui est favorisée par le comité. Il suffit pour s'en rendre compte de jeter un regard au palmarès des prix Nobel de médecine : « reprogrammation des cellules matures en cellules pluripotentes en 2012, mécanismes des protections de chromosome en 2009, virus de l'immunodéficience humaine en 2008, le rôle de la bactérie Helicobacter pylori dans les gastrites et les ulcères de l'estomac en 2005, lesrécepteurs olfactifs et de l'organisation du système olfactif en 2004, etc...
A noter que pour avoir plus de chance de recevoir le Nobel (et ce dans toutes les catégories) il vaut mieux être … un homme (sur 829 lauréats figurent 40 femmes) travaillant dans une université prestigieuse : Cambridge détient le record impressionnant d'avoir eu 81 Nobel parmi ses chercheurs, suivi de près par le Massachusetts Institute of Technology (le fameux MIT) et ses 72 Nobel.
Le dernier français a avoir reçu le prix Nobel de médecine se nomme Jules Hoffmann. Il a reçu le précieux prix en 2011 avec Bruce Beutler et Ralph Steinman, pour leurs travaux sur l’immunité innée. En tout la France totalise 13 prix Nobel de médecine, pointant au 4e rang mondiale de la catégorie. A titre de comparaison, 14 de nos compatriotes se sont vus attribués le prix Nobel de littérature. En avril dernier, l'un des plus éminents prix Nobel français, le le Pr François Jacob s'est éteint à l'âge de 92 ans.
Pour l'année 2013, parmi les favoris du prix Nobel - dont la récompense sera cette année de 8 millions de couronnes suédoises, soit environ 920 000 euros figurent deux chercheurs israéliens, Aharon Razin et Howard Cedar pour leurs travaux sur les changements dans la séquence d’ADN à la suite du processus de méthylation - une réaction chimique dans laquelle le méthyle rejoint la séquence génétique. Ce processus affecte 40 000 gènes du corps humain et agit comme un interrupteur permettant ou non l'expression des gènes dans chaque cellule.