- 60 % de fumeurs hommes ou femmes déclarent avoir envie d'arrêter de fumer selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).
- Le tabagisme est la première cause de mortalité évitable dans l’Hexagone, avec environ 66 000 décès chaque année.
Les chiffres progressent et, avec eux, l’inquiétude des médecins. Alors qu’en 2000, le cancer du poumon ne concernait les femmes que dans 16 % des cas, ce pourcentage explose vingt ans plus tard. Il est de 34 % en 2020, et même de 41 % chez les femmes de moins de 50 ans, d’après une étude épidémiologique appelée KPB-2020 qui a suivi 9 000 patients.
L’augmentation du tabagisme chez les femmes
"On avait déjà vu une progression de 16 à 24 % entre 2000 et 2010, explique Didier Debieuvre au micro de France Inter. Mais là, ça continue, le constat se confirme et malheureusement au-delà de ce qu'on avait prévu. Et cette augmentation est clairement à relier à l'augmentation du tabagisme chez les femmes. On est loin désormais de l'image du cancer du poumon réservé à l'ouvrier gros fumeur. Chez les hommes, d'ailleurs, on atteint une sorte de plateau du nombre de cas, c'est clairement chez les femmes que ça augmente, et c'est ce qu'on voit dans nos consultations." D’autre part, parmi les cancers diagnostiqués, les chercheurs ont observé que 3,6 % des patients étaient aussi des consommateurs de cannabis. Chez ceux âgés de moins de 50 ans, un tiers en fumait régulièrement.
Les non-fumeurs augmentent parmi les malades
D’après l’étude, la première cause du cancer du poumon reste le tabagisme. 85 % des patients sont ou ont été fumeurs. Mais les scientifiques notent que le nombre de non-fumeurs atteints d’un cancer du poumon augmente également. En 2000, 7,2 % des malades n’avaient jamais fumé - ou au maximum une centaine de cigarettes dans toute leur vie -, en 2010 ce pourcentage était de 10,9 % et, en 2020, de 12,6 %.
Mieux dépister le cancer du poumon
Autre enseignement de cette étude : les diagnostics sont généralement établis trop tardivement. Les chercheurs estiment que dans plus de 60 % des cas, les cancers du poumons sont dépistés à des stades très avancés… Hors, plus ils sont découverts tard, moins les chances de guérison sont élevées. Ils appellent donc à dépister plus systématiquement cette maladie. D’autant plus que des traitements existent et sont de plus en plus efficaces.
Différentes méthodes pour arrêter de fumer
Reste le conseil le plus important pour prévenir ce cancer : ne pas fumer ou arrêter le plus tôt possible. Pour se défaire de cette addiction, plusieurs méthodes existent : les substituts à base de nicotine - comme les patchs, les gommes, les comprimés, etc. - le suivi avec un tabacologue, des thérapies comportementales pratiquées par des psychologues, l'acupuncture, l’hypnose… Certains fumeurs réussissent à arrêter dès la première fois, pour d'autres il faut plusieurs essais. L’essentiel est de rester motivé et d’être soutenu.