- Deuxième cause de décès dans le monde, le cancer fait environ 10 millions de morts par an.
- En France, le cancer de la prostate reste le plus fréquent chez l’homme, tout comme le cancer du sein chez la femme.
Diagnostic, traitement, suivi des malades : pour l’Institut Gustave Roussy, l’avenir de l’oncologie passe nécessairement par la personnalisation des soins. "Gustave Roussy initie un tournant majeur vers l’ultra-personnalisation en cancérologie à horizon 2030. Face aux immenses défis posés par les avancées de la science et la nécessité d’aider les adultes et les enfants vivant avec un cancer, nous transformons profondément notre approche scientifique, médicale et technologique, au bénéficie des patients mais aussi de toute la société", a expliqué ce matin en conférence de presse le nouveau directeur général, le Pr Fabrice Barlesi.
Création d’avatars
Cet oncologue thoracique a ainsi présenté le programme pilote Interception, qui vise à mieux suivre les personnes à haut risque de développer un cancer, comme par exemple les femmes porteuses de la mutation du gène BRCA. "L’objectif d’Interception est de permettre, chez les personnes à risque augmenté, une diminution de 30% des cancers avancé au diagnostic (state 2 et plus)", détaille le Plan stratégique 2030 de l’Institut de recherche. "Il faut intercepter le cancer avant même qu’il n’apparaisse ou avant qu’il ne devienne difficile à soigner", résume le Pr Fabrice Barlesi.
Autre projet pour le moins stupéfiant porté par les équipes de Gustave Roussy : la création d’avatars de patients, destinés à tester au préalable les traitements anti-cancers afin de vérifier qu’ils seront bien efficaces sur le malade. "Gustave Roussy espère à dix ans proposer aux patients en échec thérapeutique un traitement personnalisé, établi grâce à des organoïdes, copies 3D de leur tumeur", peut-on lire dans le même document cité ci-dessus. "Cela ne nous permettra pas de résoudre tous les problèmes, mais peut-être d’éliminer des solutions qui n’ont pas forcément de sens, et de focaliser nos efforts et nos moyens sur celles qui auront le plus besoin d’être développées sur le modèle in vivo", indique le Pr Fabrice Barlesi.
Impression en 3D des médicaments
Enfin, l’Institut de recherche prévoit de produire des médicaments sur-mesure, via notamment l’impression en 3D. Concernant le cancer du sein localisé, un projet mené avec la société FabRX vise par exemple à produire un seul comprimé associant la molécule anti-cancéreuse et le traitement contre les effets secondaires. "L’objectif est d’arriver à maximiser la probabilité d’observance dans le cadre de ces traitements adjuvants. En effet, on sait, grâce à l’analyse de la cohorte CANTO, que jusqu’à 50% des patientes ont une observance irrégulière en hormonothérapie, ce qui augmente leur risque de décès", détaille le scientifique.
Un autre exemple est celui de la pédiatrie, "un domaine dans lequel nous imaginons pouvoir, en fonction de ce que vont être les facilités des enfants malades à prendre tel ou tel type de médicament, leur désigner des comprimés avec le goût, la couleur et la forme qu’ils souhaitent. Nous l’avons déjà fait avec le Temozolomide, destiné à soigner les jeunes patients atteints de neuroblastome", conclut le Pr Fabrice Barlesi.
3,8 millions de Français vivaient avec un cancer en 2021, et 63,5% des survivants ont de lourdes séquelles qui dégradent durablement leur qualité de vie.