Besoins pressants d’uriner, douleurs dans le bas du ventre, brûlures au moment de la miction… Aucun doute, il s’agit bel et bien d’une cystite. Cette infection urinaire localisée au niveau de la vessie est provoquée par la bactérie Escherichia coli dans 90 % des cas. Qu’elle soit occasionnelle ou récurrente, cette maladie fréquente chez les femmes peut rendre la vie des personnes qui en souffrent infernale.
La vaccination, une alternative aux antibiotiques
En général, des médecins prescrivent des antibiotiques aux malades pour soigner l’infection urinaire. Problème : "Même si vous éliminez les bactéries de la vessie, elles persistent ailleurs et deviennent généralement résistantes à l'antibiotique utilisé. Lorsque les patients accumulent des résistances aux antibiotiques, ils finissent par être à court d'options", a déclaré Nicole De Nisco, professeure de biologie à l’université du Texas à Dallas, dans un communiqué.
C’est pourquoi avec d’autres chercheurs de l’établissement, ils ont décidé de mettre au point un vaccin à "cellule entière" pour traiter la cystite. Ces derniers ont enfermé des bactéries Escherichia Coli inactivées dans une coque biodégradable constituée d'une "structure métallo-organique". "La vaccination comme voie thérapeutique pour les infections urinaires récurrentes est explorée parce que les antibiotiques ne fonctionnent plus", a ajouté la scientifique. Les chercheurs ont réalisé une étude, publiée dans la revue ACS Nano, pour déterminer l’efficacité de ce traitement.
Une expérience sur des souris
Pour les besoins de leurs travaux, les auteurs ont réalisé une expérience sur des souris. Ils ont eu recours à une méthode appelée "dépôt d’antigènes MOF". Selon Nicole De Nisco, cette dernière permet à un agent pathogène intact et mort d'exister plus longtemps dans les tissus, comme s'il s'agissait d'une infection, afin de déclencher une réponse à grande échelle du système immunitaire. Les scientifiques ont également utilisé une souche de bactérie Escherichia coli, à l’origine d’environ 80 % des cystites.
D’après les résultats, chez les souris, la vaccination aurait permis d’augmenter la production d’anticorps de manière importante. "Lorsque nous avons soumis ces souris à une dose létale de bactéries, après les avoir vaccinées, presque tous les animaux ont survécu, ce qui est une bien meilleure performance qu'avec les approches vaccinales traditionnelles. Ce résultat a été constaté plusieurs fois, et nous sommes assez impressionnés par la fiabilité de cette méthode", a développé Jeremiah Gassensmith, co-auteur des travaux. Les chercheurs ont précisé que, désormais, des études supplémentaires devaient être menées sur des êtres humains.
Ci-dessous, notre émission Questions aux Experts sur le thème : "Que faire en cas de cystite ?"