- La majorité des décès de nourrissons dus au VRS sont saisonniers.
- La mortalité infantile est plus forte dans les zones géographiques où le taux de pauvreté est élevé.
Dans 7 à 9 % des décès de nourrissons de moins de 6 mois, les bébés étaient porteurs du virus respiratoire syncytial (VRS), selon une étude publiée dans la revue The Lancet Global Health. D’après les auteurs, les bébés les plus concernés, et donc les plus vulnérables face au VRS, étaient ceux de moins de trois mois. Enfin, au cours de leurs travaux, les scientifiques ont aussi découvert que les deux tiers de ces décès n’avaient pas eu lieu à l’hôpital, ce qui signifie que les enfants n’avaient pas été suivis médicalement et n’avaient donc pas reçu les soins adéquats.
Le VRS est dangereux pour les enfants fragiles et les nourrissons
Le VRS est un virus qui affecte les voies respiratoires, c’est-à-dire le nez, la trachée, les conduits respiratoires dans les poumons et les poumons eux-mêmes. Celui-ci est très fréquent et bénin chez les enfants, avec des symptômes comparables à ceux du rhume. Mais pour ceux qui sont fragiles ou pour les nourrissons - dont le système respiratoire est en développement - le VRS peut être plus dangereux car ils sont donc plus à risque de développer des formes graves. Un phénomène préoccupant, d’autant plus qu’il n'existe actuellement pas de médicaments ou de vaccins efficaces pour l'enrayer.
La mortalité infantile due au VRS est sous estimé
Jusqu’à présent, les études menées estimaient qu’environ 120 000 nourrissons mouraient chaque année du VRS. Mais ce chiffre était sous-estimé, car il ne comptabilisait que les décès ayant eu lieu en milieu hospitalier. Ainsi, les auteurs de cette nouvelle étude ont voulu mieux quantifier la mortalité chez les nourrissons due au VRS. "Le fait qu’il y ait plus décès chez les jeunes nourrissons de moins de 3 mois peut être expliquée par deux principales raisons, explique Christopher Gill, auteur principal de cette étude. La première est que les très jeunes nourrissons ont de très petites voies respiratoires et sont plus exposés aux infections par le VRS. Ensuite, les deux nouvelles solutions proposées pour prévenir les infections par le VRS - la vaccination des mamans et les anticorps monoclonaux infantiles (c’est-à-dire fabriqués spécifiquement pour traiter cette maladie) - sont très efficaces lorsqu’elles sont administrées mais la protection diminue avec le temps".
72% des décès dus au VRS concernaient des nourrissons de moins de 3 mois
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont analysé les données d’une étude sur la mortalité infantile due au virus de la coqueluche en Zambie sur une période de trois ans. Les scientifiques ont réalisé des prélèvements nasaux et des tests PCR chez les nourrissons décédés. Ils étaient âgés de quatre jours à six mois. Dans le détail, ils ont observé que 9% de ces décès n’avaient pas eu lieu à l’hôpital, contre 4% à 5% en milieu hospitalier. D’autre part, environ 72 % des décès sont survenus chez des nourrissons de moins de 3 mois.
Un problème d’accès aux soins
Les chercheurs ont ainsi pu déterminer que le VRS était la cause directe de la mort de 2,8% des nourrissons. Un pourcentage qui s’élevait à 4,7% chez les bébés qui n’étaient pas en milieu hospitalier. "Nos travaux antérieurs ont montré qu’il y avait des retards dans la recherche et l'accès aux soins appropriés dans la plupart des pays pauvres, indique Rachel Pieciak, l’une des autrices de l’étude. La gestion des infections à VRS a tendance à s'appuyer fortement sur certains soins comme de l'oxygène (...) mais nous supposons que la majorité des nourrissons de notre étude (menée en Zambie) sont décédés avant même d'avoir eu accès à ces soins de base”.