Dans l’idéal, il faudrait consommer au maximum deux verres d’alcool par jour, pas tous les jours et, au maximum, 10 verres par semaine, selon les recommandations de Santé Publique France. La raison est simple : l’alcool favorise le développement direct de certaines maladies - comme la cirrhose alcoolique - mais constitue également un facteur de risque pour de nombreuses pathologies telles que les cancers, l'hypertension artérielle ou encore les troubles cognitifs. Et, selon une étude publiée dans la revue Clinical Nutrition, toute consommation d’alcool, même si elle est très faible, pourrait avoir des effets néfastes sur notre santé, notamment au niveau cardiovasculaire.
Une étude menée auprès de 350 000 personnes pendant 7 ans
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont suivi pendant sept ans plus de 350 000 patients, âgés de 40 à 69 ans. Tous buvaient de l’alcool et ont, à un moment donné de l'étude, été hospitalisés pour des problèmes cardiovasculaires. Mais les auteurs ont en revanche exclu les participants qui avaient déjà eu des antécédents cardiovasculaires car leur objectif était de pouvoir évaluer précisément l’impact de l’alcool. L’évaluation de la consommation d’alcool des participants a été réalisée grâce à des questionnaires qu’ils devaient remplir chaque semaine, en indiquant les types de boissons alcoolisées qu’ils buvaient.
23% de risques en plus d’avoir un problème cardiovaculaire
Lorsque vous sortez dans un bar ou au restaurant, un verre standard équivaut à une unité d’alcool. Au Royaume-Uni, les autorités sanitaires recommandent de boire au maximum 14 unités d’alcool par semaine. Et pourtant, même le suivi de cette consigne ne serait pas suffisant. En effet, d’après les résultats des chercheurs, pour les personnes qui buvaient moins de 14 unités d’alcool par semaine, à chaque 1,5 pinte de bière consommée en plus - dont le degré d’alcool était de 4, c’est-à-dire relativement faible - était associée à un risque supplémentaire de 23 % d’avoir un problème cardiovasculaire par la suite. Le degré d’alcool correspond à la quantité d’alcool pur contenue dans 100 ml de boisson. Dans cet exemple, cela signifie qu’il y avait donc 4 millilitres d’alcool pour 100 millilitres de bière.
Un risque cardiovasculaire accru même avec une faible consommation d’alcool
Les chercheurs estiment ainsi qu’une consommation d’alcool, même faible ou modérée, peut être dangereuse. "Parmi les buveurs de bière, de cidre et de spiritueux en particulier, même ceux qui en consommaient moins de 14 unités par semaine avaient un risque accru de se retrouver à l'hôpital en raison d'un problème cardiovasculaire impliquant le cœur ou les vaisseaux sanguins, estime le Dr Rudolph Schutte, l’un des auteurs de l’étude. Beaucoup de gens estiment que les buveurs de vin ont moins de risques de développer une maladie coronarienne, mais nos données montrent que le risque d’avoir des problèmes cardiovasculaires n'est pas réduit”.
Les auteurs estiment qu’il faudrait mener d’autres études pour estimer les réels dangers d’une consommation faible ou modérée d’alcool… Et peut-être envisager de revoir les recommandations sanitaires actuellement en vigueur.