Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Psychology of Popular Media, les personnes qui jouent fréquemment à des jeux vidéo violents comme Call of Duty sont moins sensibles à la douleur.
Confrontation à des images douloureuses
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont recruté 56 étudiants, en éliminant volontairement les filles pour qu’il n’y est pas de biais lié au sexe des joueurs. Ils leur ont d’abord demandé d’évaluer le degré d’émotion que leur déclenchait la vision d’images douloureuses, comme par exemple le fait de se coincer une main dans une porte. Tous les jeunes ont ensuite joué 40 minutes à Call of Duty, puis ont de nouveau été confrontés à des clichés évoquant la souffrance.
Avant d’analyser toutes les réponses, les scientifiques ont réparti les étudiants dans deux groupes distincts : le premier était composé de ceux qui jouaient beaucoup à Call of duty (plus de huit heures par semaine), et le second de ceux qui n’y jouaient pas ou peu.
Des conséquences sur la vie réelle ?
Grâce à des électroencéphalogrammes, ils ont alors constaté que les fans de Call of Duty réagissaient moins à la douleur que les autres dès la première exposition aux images violentes. Par ailleurs, les non adeptes du jeu vidéo étaient également moins sensibles aux clichés évoquant la souffrance après les 40 minutes passées devant l'écran.
Les chercheurs indiquent en conclusion : "nos résultats contribuent au débat concernant les effets des jeux vidéos violents sur le cerveau en fournissant les premières preuves de désensibilisation à la douleur ERP (Event-Related Potential)", qui désigne la modification du potentiel électrique produite par le système nerveux en réponse à une stimulation externe, notamment sensorielle (un son, une image, etc).
"Bien qu'une telle adaptation puisse être bénéfique lorsqu’on joue à un jeu vidéo violent, ses conséquences sur la vie réelle devraient être étudiées plus en détail", estime le directeur de l’étude.