Souvenez-vous, c'était il y a tout juste un mois : au moment du passage à la nouvelle année, vous vous êtes jurés que cette fois-ci serait la bonne, que vous alliez veiller à une alimentation équilibrée, ne plus faire d'excès, faire quotidiennement de l'exercice... et beaucoup d'autres bonnes résolutions. Premier bilan au bout d'un mois ? Certains d'entre-vous auront déjà, sinon abandonné ce beau programme, en tout cas accepté d'y faire quelques accrocs ! Mais d'où vient cette difficulté à respecter un engagement qui doit nous aider à rester en bonne santé ? La science a une réponse : le conflit entre votre "moi" planificateur (la maîtrise de soi) et votre "moi" acteur (la réponse spontanée aux tentations). Mais comment l'un peut-il prendre le pas sur l'autre ? Des chercheurs d'universités anglaises et allemandes viennent de publier dans la revue Behavioral Public Policy une étude dans laquelle ils analysent comment se gère la balance entre ces deux attitudes.
Ils ont demandé à 240 participants de souligner un événement marquant de leur vie, soit la satisfaction d'avoir cédé à une tentation, soit au contraire celle d'avoir su résister. Et ils les ont ensuite interrogés sur la façon dont ils se reconnaissaient ou pas dans des déclarations illustrant le souhait d'une maîtrise de soi, le manque de maîtrise de soi ou la nécessité de la maîtrise de soi comme stratégie de vie.
Ceux qui tiennent leurs résolutions et ceux qui ne les tiennent pas sont à égalité
Résultat, un nombre égal de participants a formulé le souhait d'avoir moins de maîtrise de soi, le regret d'avoir eu trop de maîtrise de soi au détriment du plaisir et l'acceptation d'avoir cédé à la tentation. Autrement dit ceux qui tiennent leurs bonnes résolutions, ceux qui les oublient et ceux qui s'autorisent quelques accrocs sont ex-aequo ! "Cela souligne l'importance de traiter les désirs de spontanéité comme méritant autant d'attention que les désirs de maîtrise de soi", expliquent les auteurs de l'étude en notant que la plupart des participants ont soutenu à la fois qu'il était important de faire des plans à long terme et de s'y tenir, mais qu'il n'y avait pas de mal à prendre de temps en temps des petits plaisirs plutôt que de s'en tenir à ces plans !
L'enseignement que les scientifiques tirent de leurs travaux est en fait que lorsque la société tend à pousser chacun vers le respect de modes de vie sains, c'est en se basant sur une priorité qui serait donnée au "moi" planificateur. Et que ce serait un excès d'optimisme ! "Pour que les coups de pouce vers des comportements plus sains puissent avoir de l'effet, encore faut-il que les personnes auxquelles ils s'adressent reconnaissent qu'ils ont des problèmes de maîtrise de soi et souhaitent être aidées... Or nos résultats suggèrent que beaucoup peuvent souvent ne pas vouloir de cela !", concluent les auteurs.
Donc, si vous avez déjà transgressé une partie de vos bonnes résolutions pour la nouvelle année, ne culpabilisez pas : vous êtres simplement une personne "normale" !