- Selon Santé Publique France, 43 336 nouveaux cas et 17 117 décès dus au cancer colorectal ont été dénombrés en France en 2018.
- 95% des cancers colorectaux se déclarent après 50 ans et 46% après 74 ans.
- L'âge est le principal facteur de risque du cancer colorectal, suivi des antécédents familiaux, de la présence de polypes, ainsi que le mode de vie.
- e surpoids, une alimentation riche en graisses animales, la consommation d'alcool et de tabac, l'inactivité physique et la consommation importante de viande rouge sont des facteurs de risque importants. Le diabète de type 2 et le manque d'exposition au soleil pourraient également avoir un impact.
Troisième cancer le plus fréquent chez l’homme et deuxième chez la femme, le cancer colorectal est une tumeur qui se développe à partir des cellules qui tapissent la paroi interne du côlon et du rectum. Rare avant l’âge de 50 ans, il devient plus fréquent à compter de 65 ans, mais peut être traité efficacement s’il est dépisté tôt.
D’où l’importance de faciliter le dépistage précoce mais aussi de mieux informer les patients sur les facteurs de risque. Outre les prédispositions génétiques, le mode de vie influe sur le risque de cancer colorectal et le surpoids a largement été identifié comme un facteur de risque de la maladie.
Mais si les médecins recommandent couramment la perte de poids aux personnes en surpoids et obèses, aucune étude n’avait jusqu’ici été menée sur la relation entre indice de masse corporelle (IMC) et risque de développer un adénome colorectal. Or, ces polypes qui se développent sur la muqueuse qui tapisse le côlon peuvent devenir cancéreux.
Cette nouvelle étude publiée dans la revue JNCI Cancer Spectrum est la première à évaluer le changement de poids (à la fois la prise et la perte de poids) sur trois périodes de l'âge adulte et à le mettre en relation avec l'adénome colorectal.
Une diminution de 46 % du risque d’adénome colorectal
Pour cela, les chercheurs ont utilisé les données de poids autodéclarées dans un essai de dépistage du cancer de la prostate, du poumon, du côlon et de l'ovaire. 154 942 hommes et femmes âgés de 55 à 74 ans ont été recrutés aux États-Unis entre 1993 et 2001 pour évaluer l'efficacité de différentes approches de dépistage dans la prévention des décès dus à ces cancers. Les participants ont subi un test de dépistage du cancer colorectal au début de l'essai et à nouveau 3 ou 5 ans plus tard.
L’analyse des résultats révèle que, par rapport au poids stable, la perte de poids était associée à une réduction de 46 % du risque d'adénome colorectal. Cela était particulièrement vrai chez les adultes qui étaient initialement en surpoids ou obèses. Les chercheurs ont également signalé que la prise de poids à l'âge adulte était associée à un risque accru d'adénome, en particulier pour une prise de poids supérieure à 3 kilos sur 5 ans.
Pour les chercheurs, ces résultats suggèrent l'importance du maintien d'un poids sain tout au long de l'âge adulte dans la prévention des adénomes colorectaux. En outre, les adultes en surpoids ou obèses peuvent être en mesure de réduire leur risque de développer un adénome colorectal en perdant du poids.
"Nos résultats suggèrent qu'éviter la prise de poids à l'âge adulte peut contribuer à réduire le risque de développer une croissance précancéreuse appelée adénome colorectal, ce qui peut à son tour réduire le risque de développer un cancer colorectal, souligne l'autrice principale de l'étude, Kathryn Hughes Barry. Sur la base de nos résultats, nous ne recommandons pas la perte de poids à tous les adultes. Mais les résultats suggèrent que les adultes en surpoids et obèses peuvent bénéficier d'une perte de poids."