Les performances énergétiques des logements qui vont à coup sûr faire l'actualité des prochaines années en raison de l'application de nouvelles normes n'auraient rien de nouveau... Une étude réalisée par l'université de Tel Aviv et portant sur la grotte préhistorique de Lazaret dans les Alpes-Maritimes montre qu'il y a plus de 150 000 ans les premiers humains savaient déjà où placer idéalement le foyer qui leur permettait de se chauffer et de cuire leurs aliments pour qu'il leur apporte un confort optimal mais une exposition minimale aux fumées malsaines !
Une grotte de 290 mètres-carrés
Pour réaliser cette étude publiée dans Scientific Reports, les chercheurs ont effectué une série de simulations de dispersion de la fumée dans 16 emplacements possibles à l'intérieur de cette grotte datant du paléolithique moyen et d'une surface "habitable" de 290 mètres-carrés. Pour évaluer l'impact de la fumée sur la santé de ses très anciens habitants, les scientifiques ont voulu comparer leurs mesures aux recommandations d'exposition à la fumée édictées par l'Organisation Mondiale de la Santé. Ils ont ainsi cartographié quatre zones à l'intérieur de la grotte : une zone "rouge" où la densité de fumée est très forte, une zone "jaune" propice à une occupation des lieux durant quelques minutes, une zone "verte" compatible avec une occupation de longue durée et une zone "bleue" sans aucune fumée.
Un foyer situé à l'emplacement optimal
"Nous avons constaté que la densité moyenne de la fumée était minimale lorsque le foyer est situé au fond de la grotte, permettant à la fumée de circuler facilement hors de celle-ci, mais nous avons également découvert que dans cette situation la zone la plus adaptée à une activité prolongée est relativement éloignée du foyer lui-même", souligne Yafit Kedar, le doctorant qui a dirigé cette étude. Et c'est justement dans une zone de 25 mètres-carrés comprenant emplacement du feu et "zone de vie" que les premiers humains avaient installé leur foyer.
En fait, les premiers humains avaient besoin de trouver dans l'aménagement de leur caverne le juste équilibre entre la proximité du foyer pour leurs activités quotidiennes et un air respirable. " Notre étude montre que les hommes préhistoriques étaient capables, sans capteurs ni simulateurs, de choisir l'emplacement idéal, ce qui démontre leur ingéniosité, leur capacité à planifier leurs actions et leur prise de conscience des dommages causés à leur santé par l'exposition à la fumée", souligne le Pr Ran Barkai, co-auteur de l'étude.