Lors de la première édition des rencontres européennes organisée par l’Institut national du cancer (Inca), le ministre de la Santé Olivier Véran a expliqué ce matin quelles seraient les priorités oncologiques de la France lors de sa présidence du Conseil de l’Union européenne.
Il a d’abord "salué une avancée majeure qui est intervenue hier : le Parlement a entériné la baisse à cinq ans du droit à l’oubli pour les pathologies cancéreuses et l’hépatite C. Le Parlement a aussi supprimé le questionnaire de santé pour certains prêts immobiliers". Et ajouté : "ce n’est pas un symbole, c’est du tangible, ça compte. Nous devons notamment cette avancée aux associations et à l’Inca".
5 axes prioritaires
Le ministre de la Santé a ensuite affirmé, après avoir regretté que la pandémie de Covid-19 ait retardé trop de soins, que "la présidence française de l’Union européenne a placé la lutte contre le cancer en tête de ses priorités, après avoir lancé sa nouvelle stratégie décennale contre ces maladies l’année dernière".
Pour lui, l’un des facteurs clefs de la lutte contre le cancer est le renforcement de la coopération européenne et internationale, afin d’améliorer la prévention, le traitement et le suivi de ce type de pathologies, et de disposer de fournitures médicales innovantes à des prix abordables. 4 autres axes prioritaires d’actions européennes ont été évoqués dans son discours : les cancers de l’enfant, les cancers de mauvais pronostic, l’emploi des malades ou ex-malades et enfin la prévention.
"Nous devons être plus efficaces sur la prévention, car 40% des cancers sont causés par des facteurs de risque évitables : le tabac, l’alcool, les régimes alimentaires malsains, le manque d’activité physique, la pollution et les agents infectieux", a rappelé à juste titre Olivier Véran. "Nous devons mettre en place des actions de grande ampleur et à fort impact en particulier contre le tabac, qui est notre principal ennemi", a-t-il souligné.
Aparté sur le cancer du col de l’utérus
Enfin, le ministre de la Santé a fait un aparté sur le cancer du col de l’utérus, qu’une vaccination précoce contre le virus HPV permet aujourd’hui d’éviter. "Je mène notamment un combat contre le papillomavirus, qui doit se faire à l’échelle nationale et européenne", a-t-il expliqué. "On ne peut pas se satisfaire d’avoir une couverture vaccinale aussi faible dans un pays comme le nôtre, alors même qu’il y a tant de cancers évitables qui touchent des jeunes femmes", juge-t-il, concédant en conclusion "qu’il y a aujourd’hui une sensibilité très forte quand on parle de vaccination".
En 2020, 2,7 millions de personnes ont eu un diagnostic de cancer et près de 1,3 million en sont décédées dans l’Union européenne, ce qui est énorme au regard de notre faible population. Le Plan européen de lutte contre le cancer sera présenté le 15 février en séance plénière du Parlement européen.