Si le lien entre obésité et risque de développer une forme grave de la Covid-19 est avéré, on ne savait pas encore exactement dans quelle mesure les origines ethniques pouvaient représenter un facteur de risque supplémentaire. Pour répondre à cette question, des chercheurs anglais ont analysé les dossiers de plus de 12 millions de personnes. L'objectif était d'étudier comment l'indice de masse corporelle (IMC) peut varier selon l'origine ethnique dans le risque de mortalité associée à la Covid-19.
Les individus noirs et sud-asiatiques plus fragiles
Publiée dans Nature, la recherche a porté sur 11 074 708 personnes blanches, 416 542 personnes noires, 621 691 personnes d'origine sud-asiatique ainsi que 478 196 personnes appartenant à d'autres groupes ethniques. Selon les observations des chercheurs, les individus noirs et sud-asiatiques auraient un risque environ quatre fois accru de mourir de la Covid-19 par rapport aux personnes blanches.
"Le risque estimé de mortalité par Covid-19 pour un IMC de 40 kg/m2 dans les ethnies blanches était équivalent au risque observé pour un IMC de 30,1 kg/m2, 27,0 kg/m2 et 32,2 kg/m2 dans les groupes de minorités ethniques noires, sud-asiatiques et autres", expliquent les auteurs de l'étude.
Un critère supplémentaire pour établir les profils à risque ?
Les chercheurs n'ont noté aucune différence de risque entre les Noirs et les autres groupes ethniques minoritaires par rapport aux ethnies blanches lorsque l'IMC était normale ou faible, à l'exception d'un risque légèrement plus élevé chez les Sud-Asiatiques.
En revanche, le risque est devenu plus important chez les Noirs, les Sud-Asiatiques et les autres groupes ethniques minoritaires par rapport aux ethnies blanches lorsque l'IMC était plus élevé. Les chercheurs en concluent donc que l'origine ethnique, lorsqu'elle est combinée à l'obésité, pourrait être considérée comme un critère supplémentaire pour repéré les patients vulnérables face à la Covid-19.