- L'abondance de deux bactéries intestinales serait liée à des maladies psychiatriques dont la dépression
- Ce lien entre bactéries intestinales et troubles cérébraux ou psychiques est encore insuffisant pour constituer une nouvelle voie de traitement de la dépression
Les liens entre notre intestin, notre "deuxième cerveau", et notre fonctionnement cérébral se confirment. Au point d'imaginer que les microbes de notre sytème digestif pourraient être cause de dépression ? C'est ce qu'avance une étude publiée dans la revue Science menée sur plusieurs milliers de Finlandais et qui aurait permis d'identifier "de potentiels coupables impliqués dans certains formes de dépression".
En 2008, des chercheurs avaient déjà établi un lien entre la bactérie Morganella et la dépression à travers la réponse immunitaire qu'elle déclenchait. Dans une nouvelle étude publiée dans Nature Genetics, l'abondance de cette bactérie et d'une autre appelée Klebsellia est présentée comme étant liée à des maladies psychiatriques comme la dépression.
L'incidence sur l'humeur de certains microbes intestinaux
"Cela semble étayer l'hypothèse selon laquelle l'inflammation cause par certains microbes intestinaux peut avoir une incidence sur l'humeur", remarque dans Courrier International Jack Gibert, un spécialiste en écologie microbienne de l'université de Californie qui n'a pas participé à ces travaux.
Lutter contre les maladies causées par ces microbes serait donc une nouvelle voie pour traiter la dépression et d'autres maladies psychiatriques ? Pas sûr, en tous cas pas encore. D'abord parce qu'il existe de nombreuses formes de dépression et certainement autant de facteurs dont les bactéries peuvent être impliquées dans leur manifestation. Ensuite parce qu'il est "difficile de déterminer comment se débarrasser de Morganella pour soulager les personnes souffrant de dépression, " reconnaissent les scientifiques dans l'article de Science. "Le graal serait d'identifier un microbe dont l'absence joue un rôle dans la dépression que l'on pourrait alors inoculer aux patients", explique un autre spécialiste du microbiome, Gerard Clarke.