"Nettoyons-nous nos voitures assez soigneusement ? Quel est le degré de saleté d'un véhicule ?". Ce sont les questions auxquelles ont tenté de répondre Jonathan Cox, maître de conférences en microbiologie à l'université d'Aston à Birmingham (Royaume-Uni) et à son équipe de chercheurs. Afin d’en avoir le cœur, ces derniers ont réalisé une étude publiée sur le site ScrapCarComparison, qui a commandé les travaux, le 31 janvier.
Pour mener à bien leurs recherches, les microbiologistes ont prélevé des échantillons sur cinq voitures d'occasion, qui dataient de 2 à 17 ans, afin de découvrir les zones du véhicule qui abritent le plus de bactéries. Et pour savoir si l'intérieur des voitures est plus sale qu'une cuvette des cabinets, les scientifiques ont également réalisé des prélèvements sur deux sièges de toilettes. Ils ont analysé et comparé tous les échantillons.
Plus de bactéries fécales retrouvées dans les voitures que dans les toilettes
Résultat : les automobilistes devraient nettoyer plus souvent l’habitacle de leurs voitures car ces dernières contenaient des bactéries fécales en nombre bien supérieur à celles retrouvées sur les deux cuvettes de toilettes ! Dans la liste des bactéries identifiées dans les véhicules figuraient l’Escherichia coli, les bactéries Bacillus subtilis, des staphylocoques, des bacilles pyocyaniques et des levures Rhodotorula. "Les résultats de cette étude sont fascinants, car ils contribuent à montrer que malgré le nettoyage de nos voitures, plus elles sont anciennes, plus elles sont généralement sales", a déclaré le maître de conférences.
Le coffre abriterait plus de micro-organismes
D’après l’étude, les zones les plus sales d’une voiture sont le coffre (1.425 bactéries identifiées) et le siège du conducteur (649 microbes). On retrouve ensuite le levier de vitesse (407 germes), le tableau de bord (317 bactéries identifiées) et le volant (146 micro-organismes). "En raison de l'utilisation accrue de désinfectants depuis la pandémie de Covid-19, les surfaces en contact avec le conducteur ne présentaient généralement pas le niveau de bactéries auquel nous nous attendions, ce qui signifie que des zones telles que le volant n'étaient pas aussi contaminées qu'elles auraient pu l'être il y a quelques années", a expliqué Jonathan Cox.
"Cette étude a montré que les gens pourraient certainement faire plus d'efforts pour garder leur voiture propre. En fin de compte, il s'agit d'atténuer le risque de tomber malade. Il est peu probable que nous mangions de la nourriture dans le coffre de notre voiture, mais nous en consommons souvent sur le siège du conducteur", a signalé le microbiologiste. "Il est important d'être conscient qu'il y a une différence entre être propre visuellement et être propre biologiquement. Nous nous concentrons généralement sur l'élément visuel, ce qui signifie que si quelque chose semble propre ou bien rangé, nous ne cherchons pas à nettoyer plus en profondeur", a-t-il ajouté.