Pour arrêter de fumer ou réduire sa consommation de tabac, certaines personnes misent sur la cigarette électronique. Mais le 4 janvier, le Haut conseil de la Santé publique (HSCP) a publié un avis, dans lequel elle recommande de ne pas proposer le vapotage comme moyen pour arrêter la cigarette. "Les connaissances fondées sur les preuves sont insuffisantes pour proposer les SEDEN comme aides au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé", peut-on lire dans le communiqué.
Dans une récente étude publiée dans la revue BMJ Tobacco Control, des chercheurs de l’université de Californie à San Diego (États-Unis) ont révélé que la cigarette électronique serait associée à moins de chances de réussite pour arrêter de fumer que les autres méthodes. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont réalisé des travaux. Leur but était de déterminer l’efficacité des e-cigarettes comme aide au sevrage tabagique aux États-Unis entre 2017 et 2019.
Pour mener à bien leurs recherches, ils ont analysé les données d’une étude nationale appelée "PATH" (Population Assessment of Tobacco and Health), sur le tabagisme et son impact sur la santé des Américains. Cette dernière portait sur 3.578 fumeurs qui ont tenté d’arrêter la cigarette et 1.323 anciens fumeurs. Les participants ont dû indiquer ce qu’ils avaient utilisé pour essayer d’arrêter de fumer. Parmi les moyens, on retrouvait la cigarette électronique, le patch, la gomme, la pastille et d’autres produits pharmaceutiques.
Moins de réussite et plus de rechutes
D’après les résultats, en 2017, 12,6 % des personnes ayant tenté d'arrêter de fumer ont utilisé des e-cigarettes pour les aider. "L'abstinence de cigarettes pour les vapoteurs était plus faible que pour l'utilisation d'aucun produit. Les chances de réussite pour les utilisateurs de cigarette électronique par rapport aux utilisateurs d’aides pharmaceutiques étaient de -7,3 % et de -7,7 % par rapport à toute autre méthode", peut-on lire dans les travaux.
Les auteurs ont constaté que les fumeurs ayant utilisé l’e-cigarette semblaient avoir un taux de rechute plus élevé que ceux qui n’ont pas eu recours au vapotage, "bien que la différence ne soit pas statistiquement significative".
"Cette analyse n'a pas montré un avantage pour le sevrage de l'utilisation des e-cigarettes, que ce soit pour aider une tentative de sevrage ou comme substitut à la cigarette. Cependant, il existe des preuves que les fumeurs de cigarettes commençaient à utiliser des e-cigarettes à forte teneur en nicotine en 2019 et un suivi plus poussé dans l’étude PATH est nécessaire pour voir si ces changements se traduisent par un futur bénéfice en termes d'arrêt", ont précisé les scientifiques.