- Cinq millions de Français souffrent d'un sentiment de solitude
- Une étude montre que chez les plus de 60 ans, la solitude multiplie par deux le risque de développer une démence
Les personnes qui souffrent de solitude auraient deux fois plus de risque, en vieillissant, de développer une démence. C'est ce que montre une étude réalisée par l'Académie Américaine de Neurologie et publiée dans la revue Neurology.
La démence sénile qui touche plus d'un million de personnes en France dont 17% des plus de 75 ans pourrait ainsi être alimentée par l'absence d'usage des fonctions cognitives liée à la solitude. Aggravée par les périodes de confinement depuis le début de la crise sanitaire, cette situation d'isolement toucherait 5 millions de personnes en France et près de 50 millions aux Etats-Unis, particulièrement chez les plus de 60 ans.
Un risque multiplié par deux pour les participants les plus jeunes
Pour évaluer l'impact de la solitude sur le risque de démence ultérieure, les chercheurs ont examiné sur une décennie 2 308 personnes qui, au départ, n'étaient pas atteintes par la démence et dont l'âge moyen était de 73 ans. Parallèlement à des examens cérébraux, ces participants à l'étude ont été interrogés sur leur sentiment de solitude et d'éventuels symptômes dépressifs. Au terme de leurs observations, les scientifiques ont recensé 329 participants atteints de démence et, parmi les 144 ayant souligné leur sentiment fréquent d'être seuls, 31 ont développé la maladie. Conclusion des chercheurs : "Bien qu'il n'y ait pas d'association significative entre la solitude et la démence chez les participants de 80 ans et plus, les participants plus jeunes âgés de 60 à 79 ans étaient deux fois plus susceptibles de développer une démence".
Cette augmentation du risque passe même de deux fois à trois fois pour les personnes chez lesquelles existe un des marqueurs associé à un probabilité plus forte de développer la maladie d"Alzheimer.
Une fonction exécutive plus faible
Les explications avancées par les chercheurs s'appuient sur des découvertes montrant que la solitude est liée à une fonction exécutive plus faible, à un volume cérébral également plus faible et à une plus grande lésion de la substance blanche, tous ces éléments étant des indicateurs de la vulnérabilité au déclin cognitif.