"Le tempérament est associé à de nombreux résultats comportementaux et de développement de l'enfant, mais malgré les preuves émergentes, peu d'études ont examiné sa relation avec l'obésité infantile", a déclaré Robert Berkowitz, professeur à l'université de Pennsylvanie (États-Unis), dans un communiqué. Ce chercheur est l’auteur principal d’une étude qui a examiné les liens entre trois comportements alimentaires et trois facettes de la personnalité chez des enfants. À l’issue de ces travaux publiés dans la revue Pediatric Obesity, le professeur et son équipe a découvert que le risque d’être atteint d’obésité était plus élevé chez les enfants impulsifs.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont recruté 28 enfants âgés de 4 à 8 ans souffrant ou risquant de devenir obèses. Parmi les participants, on retrouvait des enfants impulsifs, des volontaires introvertis et des tout-petits extravertis. Les auteurs ont analysé leurs comportements alimentaires, tels que leur réactivité à la sensation de satiété, leur réactivité à la vue, à l'odeur et au goût des aliments et la vitesse d'ingestion.
Plus les enfants mangent vite, plus ils risquent de souffrir d’obésité
Les résultats montrent que les enfants introvertis mangeaient plus lentement que les tout-petits extravertis et impulsifs. Les travaux ont suggéré que les fringales à la vue et/ou à l'odeur de la nourriture étaient liées à l'incapacité des enfants à se contrôler. Les chercheurs ont également constaté que les enfants sensibles aux signaux alimentaires étaient également plus susceptibles de ressentir de la frustration, d’avoir des difficultés à gérer leurs émotions et à faire preuve d’une maîtrise de soi.
Selon Myles Faith, co-auteur des recherches, ces résultats sont essentiels, car une alimentation plus rapide et une plus grande réactivité aux signaux alimentaires ont été liées au risque d'obésité chez les enfants. "Les recherches futures devraient examiner les différentes façons dont les parents nourrissent leurs enfants en fonction de leur tempérament, et explorer si la relation entre le tempérament et les comportements alimentaires est à double sens. L'habitude de manger plus lentement, avec le temps, pourrait-elle conduire à une moindre impulsivité ?", a conclu Alyssa Button, co-auteure de l’étude.