Ananas, menthe, pastèque, fraise, pomme… Ces différents arômes sucrés sont ceux diffusés par les puffs. Il s’agit de cigarettes électroniques jetables présentées comme des confiseries. Depuis quelques semaines, ces vapoteuses, popularisées sur TikTok, font un tabac chez les adolescents. Sur les réseaux sociaux, plusieurs jeunes confient y avoir recours. "J'ai cédé à la puff, je suis désolé". "On est combien à jamais avoir fumer de puff ? J’ai l’impression que tout le monde en fume". "J’ai fini ma puff, ça ne dure pas longtemps". Ces propos ont été publiés par des jeunes sur Twitter.
Une très faible concentration de nicotine qui provoque une addiction
Selon Amine Benyamina, chef de service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, les puffs sont destinés aux fumeurs qui veulent arrêter la cigarette. "Mais les publicités mettant en avant ces produits sont destinées aux adolescents et aux jeunes adultes. Toute une catégorie de la population est ciblée", ajoute-t-il. Le professionnel de santé explique que ces vapoteuses sont "extrêmement dangereuses" car elles contiennent de la nicotine, dont les taux peuvent aller de 0,9 jusqu’à 2 %. « Le but de ces dispositifs, qui risquent d’être de plus en plus utilisés, n’est pas de permettre d’arrêter de fumer mais d’initier à la consommation de tabac », alerte Amine Benyamina. En clair, une utilisation à long terme des puffs peut entraîner une dépendance à la nicotine.
Des produits interdits aux mineurs
Bien que les puffs soient interdits à la vente aux moins de 18 ans, il est facile pour les jeunes de s’en procurer. Ces vapoteuses jetables sont disponibles chez les buralistes, dans certaines grandes surfaces et sur Internet. Le contrôle de l’âge des consommateurs n’est pas toujours fait. "Il y a une impunité pour ces produits. Je suis stupéfait par le silence des autorités", s’indigne Amine Benyamina.