- Dans cette étude, un schéma vaccinal est considéré complet lorsqu’une personne a reçu deux doses ou une dose et une infection, car la troisième dose n’a été recommandée qu’à partir de septembre 2021.
- Les auteurs soulignent la très faible fréquence des cas d’hospitalisation et de décès pour Covid-19 dans cet échantillon de population vaccinée.
La vaccination offre une protection contre le risque de formes graves de la Covid-19. Mais elle n’est pas infaillible : parmi les personnes complètement vaccinées, certaines devront être hospitalisées après une infection par le virus. Une étude d’Epi-phare, une structure qui associe l’Assurance-maladie et l’Agence nationale du médicament (ANSM), s’est intéressée aux facteurs de risque liés à ces formes graves chez les personnes vaccinées. "Les vaccins ont une efficacité majeure (de l’ordre de 90 %) pour prévenir les formes sévères de COVID-19, mais il se pose la question d’une meilleure compréhension des facteurs de risque résiduel de certains groupes de la population", précisent les auteurs en préambule.
#Covid19 | @EPIPHARE, groupement d'intérêt scientifique en épidémiologie des produits de #santé, créé par l'@ansm et l'Assurance Maladie, publie une étude sur les caractéristiques associées au risque résiduel de forme sévère de Covid-19 après un schéma vaccinal complet en France. https://t.co/ZWK7C0gQji
— Assurance Maladie (@Assur_Maladie) February 11, 2022
Des personnes suivies pendant plus de deux mois
Pour réaliser cette recherche, les chercheurs se sont basés sur un échantillon de 28 millions de personnes, ayant un schéma vaccinal complet au 31 juillet 2021. Elles ont été suivies à partir du 14e jour suivant la deuxième dose de vaccin, ou 14e jour après la première en cas d’infection préalable et pour une durée moyenne de 80 jours. Pendant cette période, 5 345 personnes ont été hospitalisées, soit 19 pour 100 000, et 996 sont décédées à l’hôpital à cause de la Covid-19.
Plus les comorbidités sont nombreuses, plus le risque augmente
"Les risques d’hospitalisation et de décès hospitalier pour Covid-19 étaient associés à l’âge, par exemple, par rapport aux personnes de 45-54 ans, celles âgées de 85-89 ans avaient un risque 4 fois plus élevé d’être hospitalisées pour Covid-19 et 38 fois plus élevé de décéder", indiquent les auteurs de l’étude. Le second facteur de risque est le sexe : les hommes avaient un risque d’hospitalisation 1,6 fois plus élevé, et deux fois plus élevé concernant le décès. Les scientifiques remarquent également que les personnes hospitalisées ou décédées de la Covid-19, malgré la vaccination, présentaient généralement des comorbidités : "les patients vaccinés présentant une seule comorbidité étaient 2 fois plus à risque d’être hospitalisés pour Covid-19 en comparaison aux patients vaccinés sans comorbidité identifiée". Plus le nombre de comorbidités est élevé, plus le risque augmente. Ainsi, les personnes ayant deux comorbidités avaient un risque trois plus élevé d’hospitalisation, cinq fois plus élevé pour celles en ayant trois, sept fois plus élevé pour celles présentant quatre comorbidités. Les patients vaccinés ayant plus de cinq comorbidités avaient un risque d’hospitalisation 13 fois plus élevé.
Le lieu de résidence, un autre indicateur de risque
Les auteurs notent aussi que la situation sociale des personnes vaccinées a un impact sur leur risque de développer une forme grave. "Les personnes résidant dans les communes les plus défavorisées avaient un risque d’hospitalisation 1,3 fois plus élevé et un risque de décès 1,5 fois plus élevé que celles des communes les plus favorisées", est-il indiqué dans l’étude. Pour les auteurs, il est important de mettre en place des mesures de prévention complémentaires pour les personnes vaccinées exposées à ces facteurs de risque.