- Endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et notamment au Nigeria, la fièvre de Lassa entraîne chaque année des flambées épidémiques.
- Elle touche de 100 à 300 000 personnes et provoque la mort de 5 à 6 000 personnes par an.
Au Royaume-Uni, la fièvre de Lassa vient de faire sa première victime depuis 2009, a annoncé vendredi 11 février l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). Elle dénombre actuellement trois cas de cette maladie virale sur le territoire britannique. Les deux autres cas concernent deux membres d’une même famille et sont liés à des voyages récents en Afrique de l’Ouest.
Hospitalisée au Bedfordshire Hospitals NHS Foundation Trust, un centre hospitalier situé dans le sud de l'Angleterre, la victime n’a pas survécu. L’agence sanitaire a indiqué "contacter les personnes qui ont été en contact étroit avec les cas avant la confirmation de leur infection". Elle se veut cependant rassurante, affirmant que "le risque pour le grand public reste très faible".
Qu’est-ce que la fièvre de Lassa ?
Découverte pour la première fois en 1969 dans la ville de Lassa (nord du Nigeria), la fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un virus de la famille des Arénavirus. Elle se transmet par les excrétions de rongeurs ou par contact direct avec du sang, des urines, des selles ou d’autres liquides biologiques d’un malade. Endémique au Nigeria, en Guinée, au Libéria et au Sierra Leone, elle infecte chaque année entre 100 000 et 300 000 personnes.
Quels sont les symptômes de la fièvre de Lassa ?
Bien qu’asymptomatique dans 80 % des cas, la fièvre de Lassa peut toucher le foie, la rate et les reins, et conduire à de graves séquelles. Elle se manifeste après un taux d’incubation de 6 à 21 jours avec des symptômes similaires à ceux d’Ebola : une fièvre, une faiblesse généralisée, des céphalées, des irritations de la gorge, de la toux, des vomissements, ou encore des diarrhées. Quand la maladie empire, des œdèmes au visage peuvent être observés, ainsi que des tremblements ou des pertes de connaissance. Un quart des malades sont aussi atteints de surdité. Si la fièvre de Lassa peut atteindre tous les âges et les sexes, les femmes enceintes y sont particulièrement vulnérables : infectées, elles décèdent dans 80 % des cas, avec le fœtus.
Quels sont les traitements existants ?
Il n’existe actuellement aucun vaccin contre la fièvre de Lassa. Un traitement existe, la Ribavirine, qui s’administre par voie orale ou par voie intraveineuse. Il s’agit d’un virostatique utilisé contre les infections virales, les hépatites et certaines fièvres.
Administré à un stade précoce, dans les 6 jours suivant la survenue des premiers symptômes, il diminuerait statistiquement le taux de mortalité chez les patients infectés, mais est peu efficace par la suite. Or, la fièvre de Lassa provoquant au début des symptômes similaires à ceux du paludisme et de la fièvre jaune, il est difficile de la détecter précocement. Le traitement provoque par ailleurs des effets secondaires pouvant aggraver les séquelles de la maladie, notamment au niveau du fonctionnement des reins. Il est aussi très cher : environ 500 à 600€ par patients, en plus des frais annexes.
Cinq candidats-vaccins contre la fièvre de Lassa et d’autres Arénavirus ont été développés, et leur efficacité a été démontrée dans les modèles animaux. Selon l’Institut Pasteur, l’un de ces candidats est d’ailleurs en cours de développement clinique chez l’humain.