On le sait : le confinement du printemps 2020 (qui s'est tenu du 17 mars au 11 mai) a considérablement nui à la santé des Français, notamment sur le stress et l'anxiété. D’après cette étude toulousaine, le confinement est associé à 35 % de symptômes de dépression et 35 % des symptômes d’anxiété. Mais les conséquences ne se situent pas uniquement sur le plan psychologique.
Réalisée par des chercheurs du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse et de l’Inserm, l’enquête a été menée auprès de 534 personnes originaires de Haute-Garonne, âgées entre 50 et 89 ans. Les participants ont été interrogés à trois reprises sur des périodes distinctes : juin 2020, décembre 2020 et mai 2021.
Les questions ont porté sur des données de santé précises, notamment sur les symptômes physiques ressentis au cours de cette période, l’état du moral ou encore la prise de médicaments (régulière ou occasionnelle). Les premiers résultats de cette enquête, publiés en décembre 2020, soulignaient une augmentation des risques cardiovasculaires chez 63 % des personnes interrogées, notamment en raison d’une baisse d’activité physique et d’une dégradation de l’alimentation.
Augmentation de la consommation d'alcool et du tabagisme
Le deuxième volet de l'enquête, publié le 1er février dans l'International Journal of Environmental. Research and Public Health évoque une augmentation de 12 % de la consommation de médicaments, notamment pour le contrôle du diabète, de la pression artérielle et du taux de cholestérol.
Par ailleurs, 65 % des participants ont réduit leur activité physique, 27 % ont signalé une prise de poids (3,5 kg supplémentaires en moyenne) et 61 % ont déclaré avoir une alimentation de moins bonne qualité (davantage d’aliments gras et sucrés et plus d’alcool). L’étude indique aussi une hausse de la consommation de tabac chez 9% des personnes interrogées. Huit d’entre eux ont reporté un évènement cardiovasculaire aigu (cardiopathie ischémique, athérosclérose dans les artères des membres inférieurs).
"Tout autant que les formes graves de la Covid-19, les conséquences à long terme du confinement sur la santé mentale et sur la santé cardiovasculaire seront à prendre en compte chez les sujets les plus à risque", souligne dans un communiqué le Professeur Jean Ferrières, professeur au service de cardiologie du CHU de Toulouse et chercheur à l'Inserm.