- En France, la troisième dose concerne les personnes de plus de 18 ans, à partir de trois mois après la dernière injection.
- L'étude s'est intéressée aux personnes positives à la Covid-19, s'étant rendues dans des services d'urgence.
- Elle a démarré 14 jours après les premiers recommandations américaines concernant la troisième dose de vaccin.
L’efficacité des vaccins contre la Covid-19 diminue avec le temps. Pour cette raison, il est recommandé de recevoir une troisième dose du sérum pour améliorer le niveau de protection. Mais que se passe-t-il dans les mois qui suivent cette injection ? C’est la question que se sont posés des chercheurs de l’Institut Regenstrief aux États-Unis. Avec les centres pour la prévention et le contrôle des maladies (CDC), ils ont travaillé sur l’efficacité de la troisième dose de vaccin à ARN messager, dans une étude parue le 11 février.
Une efficacité en baisse au fil du temps, quel que soit le variant
Les auteurs se sont basés sur des données récoltées entre août 2021 et janvier 2022. L’analyse de celles-ci montre que les personnes ayant reçu les deuxième et troisième doses d'un vaccin à ARNm étaient mieux protégées contre les risque d’hospitalisation. Les auteurs constatent toutefois que l’efficacité du vaccin était également globalement plus faible pendant la vague Omicron que durant la vague Delta. Concernant les risques de visite aux urgences pendant cette période, elle est passée de 97 % pendant les deux premiers mois suivant la dose de rappel à 89 % quatre mois plus tard. Lors de la vague Omicron, qui a démarré au début de l’hiver 2021, cette efficacité était de 87 % au cours des deux premiers mois après la troisième dose, puis elle est passée à 66 % quatre mois après cette injection. La protection face au risque d’hospitalisation décroît également avec le temps. Après la troisième dose, et en cas de variant Delta, elle passe de 96 % deux mois après l’injection à 76 % après quatre mois ou plus. Pour le variant Omicron, elle est de 91 % au cours des deux premiers mois, et diminue à 78 % à quatre mois.
Une protection réduite, mais continue
"Les vaccins à ARNm, y compris le rappel, sont très efficaces, mais leur efficacité diminue avec le temps", résume le co-auteur de l'étude, Brian Dixon. Avec ses co-auteurs, il note que la protection face au risque de forme grave reste importante dans les mois qui suivent, malgré ce déclin. "Nos résultats suggèrent que des doses supplémentaires peuvent être nécessaires pour maintenir la protection contre la Covid-19, en particulier pour les populations à haut risque." Certains pays n’ont pas attendu cette étude pour recommander une autre dose de rappel aux personnes les plus à risque. En décembre dernier, le gouvernement israélien a autorisé une quatrième dose pour les personnes de plus de 60 ans, celles à la santé fragile et pour le personnel soignant. Cette campagne a été interrompue début janvier, dans l’attente d’études cliniques sur l’efficacité de ce rappel.