- 14 à 18 % des cancers de l’ovaire sont liés à des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2.
- En France, environ 5 000 cancers de l'ovaire sont détectés chaque année.
- La chirurgie et la chimiothérapie sont les deux principaux traitements.
Plusieurs stratégies ont fait leurs preuves contre le cancer. Ces dernières années, l’immunothérapie s’est développée, notamment pour soigner le cancer de l’ovaire. Mais certaines personnes ne répondent pas à ces médicaments, et la maladie continue sa progression. Des chercheurs de l’université d’Helsinki sont parvenus à trouver une explication à cette résistance au traitement. Leurs conclusions sont publiées dans la revue spécialisée Nature Communications.
Des cellules qui échappent au système immunitaire
"Le cancer se développe lorsque les cellules tumorales sont capables d’échapper au système immunitaire", rappellent les auteurs. Les immunothérapies anticancéreuses ont justement pour objectif de renforcer les défenses immunitaires de l'organisme pour qu’il puisse agir contre le cancer. Pour comprendre pourquoi certaines cellules cancéreuses parviennent à lui échapper, les chercheurs se sont intéressés aux liens entre les cellules immunitaires et les cellules tumorales. À l'aide d'une nouvelle technologie d’imagerie médicale, ils ont caractérisé plus de 110 000 cellules individuelles à partir d'échantillons cliniques de tumeur de l'ovaire. Les scientifiques ont étudié les caractéristiques génétiques du cancer de l'ovaire et ses interactions avec le système immunitaire, puis ils ont observé la communication entre les cellules tumorales et immunitaires.
Une mutation génétique en cause
"En étudiant des cellules individuelles directement dans les tissus, nous avons observé les différentes manières qu’utilisent les cellules cancéreuses pour se cacher, en fonction de mutations génétiques spécifiques, précise l’autrice principale de l’étude, Inga-Maria Launonen. Nous avons constaté que le système immunitaire du corps est plus efficace contre les tumeurs en cas de mutation des gènes BRCA1/2." En son absence, les tumeurs ont des tissus qui bloquent les interactions avec les cellules immunitaires. Ces mutations BRCA1/2 surviennent dans environ 20 % des carcinomes séreux peu différenciés, la forme la plus courante de cancer de l'ovaire. Les lymphocytes T tueurs agissent sur les cellules tumorales agressives, en particulier dans les tumeurs porteuses de mutations BRCA1/2, ce qui améliore le pronostic des patientes.
De futures thérapies de précision
"En améliorant notre compréhension de la façon dont les gènes tumoraux trompent le système immunitaire, nous serons en mesure de développer des moyens plus efficaces d'activer les propres défenses immunitaires du corps pour tuer les cellules cancéreuses", poursuit Inga-Maria Launonen. Avec son équipe, elle espère pouvoir utiliser ces résultats pour mettre au point des thérapies de précision, adaptées à chaque patiente, et d’améliorer le taux de survie du cancer de l’ovaire. La survie dépend de différents facteurs, dont le stade du cancer, son agressivité et l’efficacité de la chirurgie.