Le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) demandera en 2014 l’homologation de son vaccin contre le paludisme. Voilà 30 ans qu'il est développé avec l’organisation Path Malaria Vaccine Initiative (MVI). A l’occasion de la publication des résultats de son étude de phase III, ce mardi 8 octobre, la firme pharmaceutique a annoncé vouloir commercialiser le RTS.S dès l'an prochain.
Moitié moins de cas de malaria chez les enfants
Le laboratoire GSK a mené un essai clinique sur 15 500 enfants dans 7 pays différents. Cette étude d’ampleur suscite l’espoir d’une nouvelle solution préventive contre le paludisme. 18 mois après la vaccination, le RTS.S réduit de 46% le nombre de cas de malaria clinique chez les enfants âgés de 5 à 17 mois lors la vaccination. Il a réduit de plus d’un quart des cas chez les enfants de 6 à 12 semaines. Ces populations sont les plus touchées par la maladie parasitaire. Les cas sévères ont aussi été réduits d’un tiers et les hospitalisations presque de moitié. Les résultats de l’étude ont été analysés en tenant compte des mesures de prévention déjà existantes. Ce bilan positif enthousiasme MVI.
Le RTS.S est un vaccin qui active les défenses immunitaires en présence du parasite responsable du paludisme, le plasmodium falciparum. Il est censé prévenir l’infection, le développement du parasite et son invasion du foie. Lors de l’étude de phase III, 3 doses ont été administrées à chaque enfant, avec un mois d’intervalle entre chaque injection.
Une nouvelle arme contre le paludisme ?
Le paludisme est une maladie parasitaire transmise par le moustique. Elle tue chaque année 660 000 personnes. Les victimes sont principalement des enfants d’Afrique subsaharienne. Les traitements curatifs sont souvent trop chers pour les populations touchées. La généralisation des moustiquaires et d’autres mesures préventives ont permis de réduire l’incidence de la malaria. Malgré tout, des outils de lutte plus efficients sont nécessaires pour éradiquer la maladie. Dans un communiqué, le laboratoire GSK exprime son espoir que l’Organisation Mondiale de la Santé recommande l’utilisation du RTS.S dès 2015.
L’enthousiasme est à modérer : les résultats de l’étude ont globalement décliné. Le laboratoire avait publié des résultats de l'étude à mi-étape. Ils évoquaient alors une chute de 56% des cas cliniques de malaria et de 47% des cas sévères, soit une chute systématique de 10 et 20 points.