- Au moins 10 millions de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans sont confrontées à des grossesses non désirées chaque année dans les pays en développement.
- Le délai légal pour avoir recours à l'IVG est ainsi porté de 12 à 14 semaines de grossesse.
- Le financement d’un programme d’éducation sexuelle plus complet aurait réduit de plus de 3 % les taux de natalité des adolescentes.
Entre une et deux heures par an. Il s’agit du temps effectivement dédié, en France, à l’éducation sexuelle pour les collégiens et les lycéens, d'après une enquête réalisée par le Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) et parue en 2016. "Au moins trois séances annuelles d'éducation à la sexualité sont mises en place dans les collèges et les lycées. Elles relient et complètent les différents enseignements dispensés en cours", précise le ministère de l’Éducation nationale sur son site.
Selon le sondage du HCE, mené auprès de 3.000 établissements scolaires, plusieurs écoles ont rencontré des difficultés pour réaliser les séances d’éducation sexuelle. "Le manque de moyens financiers, la disponibilité du personnel et la gestion des emplois du temps sont perçus comme les principaux freins à la mise en œuvre de l’éducation à la sexualité", peut-on lire dans l’enquête. Pourtant, ces cours et ces séances, qui abordent la biologie, la reproduction, la contraception, l’IVG, les infections sexuellement transmissibles et la notion de "respect", peuvent avoir un réel impact sur le comportement des adolescents.
Les États-Unis comptent plus de personnes susceptibles de devenir parents à l'adolescence
D’après des sociologues à l'université de New York (États-Unis), la mise en œuvre de programmes d’éducation sexuelle plus complets entraînerait une baisse des grossesses chez les adolescentes. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé une étude, dont les résultats ont été récemment publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
"Aux États-Unis, les femmes sont beaucoup plus susceptibles de devenir mères à l'adolescence que dans les autres pays riches. Les naissances chez les adolescentes sont particulièrement susceptibles d'être déclarées comme non intentionnelles, ce qui suscite un débat sur la question de savoir si une meilleure information sur la sexualité et la contraception pourrait entraîner une réduction des grossesses chez les adolescentes", ont écrit les scientifiques.
Pour les besoins de leurs travaux, les auteurs se sont concentrés sur le programme fédéral de prévention des grossesses chez les adolescentes, lancé en 2010 et financé par le gouvernement, afin d’étudier l'impact des programmes d'éducation sexuelle. Ce programme, dispensé en troisième ou en seconde, fournit des informations plus complètes sur la sexualité, la contraception et la santé reproductive que les programmes promouvant uniquement l'abstinence. Les sociologues ont également examiné les taux de natalité chez les adolescentes de 55 comtés américains avant et après la mise en œuvre de ce programme. Ils ont comparé ces données à ceux de plus de 2.800 comtés n’ayant pas reçu un financement pour mettre en œuvre ce programme.
Une baisse des grossesses chez les ados grâce à une éducation sexuelle plus complète
Selon les résultats, le financement d'un programme d’éducation sexuelle plus complet aurait entraîné une réduction de plus de 3 % du taux de natalité chez les adolescentes. Les chercheurs ont constaté que, dès la première année, les taux de grossesse des adolescentes avaient diminué de 1,5 %. Cinq plus tard, le taux de natalité avait chuté d’environ 7 %, soit une réduction moyenne de plus de 3 % au cours de la période étudiée.
"Nous savons depuis un certain temps que les programmes promouvant uniquement l’abstinence sont inefficaces pour réduire les taux de natalité chez les adolescents. Ce travail montre que des programmes d'éducation sexuelle plus larges - qui ne se limitent pas à l'abstinence - parviennent à faire baisser les taux de grossesse chez les adolescentes", a déclaré Lawrence Wu, professeur au département de sociologie de l’université de New York et auteur principal de l’étude, dans un communiqué.