Chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie… Ces différents traitements sont indiqués pour les patients souffrant d’un cancer. Parmi eux, on retrouve également l’immunothérapie. Il s’agit d’une approche thérapeutique qui stimule les cellules immunitaires impliquées dans la reconnaissance et la destruction d’une tumeur. Cette méthode ne fonctionne que chez 30 % des personnes atteintes d’un cancer, d’après la Fondation pour la Recherche Médicale. Récemment, des chercheurs québécois ont trouvé une solution pour augmenter l’efficacité de l’immunothérapie. Selon les scientifiques, la castalagine, un polyphénol présent dans la baie amazonienne "camu-camu", pourrait modifier le microbiote intestinal et rendre le traitement plus efficace.
Des travaux sur des souris
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé une étude, dont les résultats ont été récemment publiés dans la revue Cancer Discovery. Leur objectif est de transformer un "microbiome malsain" en un "microbiome sain" afin de renforcer le système immunitaire. Ils ont mené les travaux sur des souris. Pour évaluer les effets de la castalagine, les auteurs l’ont administré par voie orale à des rongeurs qui avaient reçu une transplantation fécale de patients résistants à l’immunothérapie.
La castalagine favoriserait "une réponse anticancéreuse"
D’après les résultats, la castalagine aurait modifié la composition du microbiote intestinal, ce qui se traduit par une activité anti-tumorale et une réponse plus forte des anticorps anti-PD1, indiqués pour le traitement de certains cancers. "De plus, la castalagine a induit des changements métaboliques, entraînant une augmentation des acides biliaires. Nous avons découvert que la castalagine se lie à la bactérie intestinale, Ruminococcus bromii, et favorise une réponse anticancéreuse", peut-on lire dans les travaux. Les chercheurs en ont conclu que la castalagine agissait comme un prébiotique pour contourner la résistance aux anticorps anti-PD1.
"Nos résultats ouvrent la voie à des essais cliniques qui utiliseront la castalagine en complément de médicaments appelés inhibiteurs de points de contrôle immunitaire chez les patients atteints de cancer", a déclaré Meriem Messaoudene, auteure des recherches, dans un communiqué.