- La dépression semblerait avoir "un rôle causal" dans la maladie d’Alzheimer. Cette relation est probablement due, en partie, aux 53 transcrits et protéines cérébrales en commun identifiées dans cette étude.
- Une dépression sévère serait associée à un déclin plus rapide de la mémoire.
"La dépression a été associée à un risque plus élevé de maladie d'Alzheimer dans plusieurs études. Cependant, les mécanismes sous-jacents à cette association restent flous". C’est ce qu’ont écrit des scientifiques américains dans une étude publiée récemment dans la revue Biological Psychiatry. Ils ont réalisé ces travaux afin d’examiner la corrélation génétique entre le trouble dépressif et la pathologie neurodégénérative. Pour les besoins des recherches, les auteurs ont analysé les variations génétiques chez des patients souffrant de dépression et des personnes atteintes de maladie d'Alzheimer. Leur but était "d'associer les signaux génétiques à des sites de méthylation de l'ADN, des transcrits cérébraux et des protéines spécifiques".
7 protéines cérébrales et 46 transcrits en commun
D’après les résultats, la dépression et la maladie d'Alzheimer auraient des racines génétiques communes. Les chercheurs ont également constaté que la dépression jouait un rôle dans le développement de la maladie d'Alzheimer, et que les personnes souffrant d'une dépression sévère voyaient leur mémoire se dégrader plus rapidement. Ils ont également identifié 28 protéines cérébrales et 75 transcrits (les messages qui codent les protéines) associés au trouble dépressif. Parmi ceux-ci, 46 transcrits et 7 protéines étaient associés à la maladie d'Alzheimer.
"Cette relation soulève la question de savoir si le traitement de la dépression peut atténuer le risque de démence. Nous avons identifié ici des gènes susceptibles d'expliquer la relation entre la dépression et la démence, qui méritent d'être plus étudiés. Ces gènes pourraient constituer des cibles thérapeutiques importantes tant pour la dépression que pour la réduction du risque de démence", a déclaré Thomas Wingo, co-auteur de l’étude dans un communiqué.