Depuis l'autorisation accordée en mars 2021, une expérimentation de deux ans sur l'utilisation du cannabis thérapeutique portant sur 3 000 patients a démarré en France. Mais à l'heure actuelle, tous les patients traités le sont avec des produits importés, notamment depuis le Canada, l'Australie, le Portugal ou Israël. A quand un cannabis thérapeutique "made in France" ? Alors qu'un décret vient d'autoriser la culture de cette plante à des fins médicales, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient de mettre en place un comité qui va justement être chargé de définir les règles applicables à cette culture et les spécifications des médicaments à bas de cannabis qui seront ainsi produits par une filière française.
Une filière française
Ce comité, composé de représentants des ministères de la Santé, de l'Agriculture, de l'Economie et de l'Intérieur, de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement et du conseil de l'Ordre des pharmaciens, a quatre mois pour réfléchir, selon les termes du communiqué de l'ANSM, "aux spécifications de la chaîne de production, de la plante au médicament". Ce qui poserait les bases de la création d'une filière française dans ce domaine.
Teneurs en THC et en CBD
Les travaux de ce comité devront permettre de préciser quelles seront les variétés de plantes utilisées et surtout leur teneur en tétrahydrocannabinol (THC), la molécule du cannabis qui lui donne ses effets psychotropes, et en cannabidiol (CBD) la molécule issue de la même plante mais sans effet stupéfiant et d'ailleurs déjà largement utilisée et commercialisée sous forme de produits de confort.
Seront aussi examinées les normes de traçabilité de ces plantes et des produits qui en seront issus, les contrôles qui seront effectués sur les sites de cultures et bien sûr les critères de qualité pharmaceutique des médicaments à base de cannabis.
Pour les patients souffrant de maladies graves
Pour rappel, l'expérience sur l'utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques concerne actuellement en France uniquement des patients souffrant de maladie graves, de sclérose en plaques, de douleurs neuropathiques, d'effets secondaires de chimiothérapies ou des personnes en soins palliatifs.