La solution contre les boutons d’acné viendra-t-elle d’une équipe française ? C’est ce que laisse espérer les récentes recherches menées conjointement par l’Ifremer, La Rochelle Université, le CNRS, l’Université de Limoges et le CHU de Nantes.
Ensemble, ils ont mis au point une crème qui pourrait s’avérer révolutionnaire. Contenant une microalgue marine, elle élimine non seulement les bactéries responsables des boutons, mais limite aussi la sécrétion de sébum. Un brevet a été déposé en octobre pour le développement d’un traitement contre cette maladie dermatologique chronique.
Une molécule photoactivable
Le secret de la crème s’intitule Skeletonema marinoi. Il s’agit d’une microalgue marine commune en Atlantique et dans les eaux côtières. D’après le communiqué de l’Ifremer, "elle a l’avantage d’être très facile à cultiver en laboratoire et déjà exploitée en aquaculture. Deux conditions qui ont largement favorisé cette invention".
"Après une extraction à l’éthanol, la solution est simplement séchée et intégrée dans une crème ou un gel", explique Jean-Baptiste Bérard, l’un des inventeurs de brevet et ingénieur en biologie marine à l’Ifremer.
La crème doit ensuite être appliquée sur le visage et exposée à la lumière naturelle ou artificielle pour que la réaction biochimique se fasse. En effet, les molécules de la microalgues sont photoactivable. "Elles réagissent en libérant de l’énergie dans leur environnement et créent ainsi d’autres molécules qui éliminent les bactéries responsables de l’acné. L’extrait limite aussi la sécrétion de sébum", résume le chercheur.
Une solution contre les formes légères d’acné
Lors des tests in vivo, l’extrait de microalgues s’est montré efficace contre 3 espèces de bactéries responsables de formes plus ou moins sévères de l’acné : Cutibacterium acnes, Staphylococcus aureus (staphylocoque doré) et Staphylococcus epidermidis.
La crème peut traiter les formes légères d’acné et donc éviter d’aboutir à des formes plus sévères. Selon les chercheurs, elle "constitue ainsi une alternative potentielle à l’utilisation d’antibiotiques ou de rétinoïdes alors prescrits généralement et peut ainsi contribuer à limiter les risques de résistance à ces traitements". Ces premiers résultats prometteurs devront être confirmés par des études cliniques avant une potentielle mise sur le marché.
En France, 6 millions de personnes souffriraient d’acné, dont un quart d’adultes.