- Le nombre de couples confrontés à des difficultés pour concevoir un enfant ne cesse de progresser en France : l’infertilité augmente de 0,3% par an chez les femmes et de 0,4% chez les hommes.
- En cause notamment : la baisse de la qualité du sperme et l’impact des perturbateurs endocriniens sur nos organismes.
Hier lundi 21 février, un rapport sur les causes de l’infertilité en France a été remis au ministre de la Santé Olivier Véran et au secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des familles Adrien Taquet. Fruit de quatre mois d’enquête, le document a été conçu à partir de cent cinquante auditions d’experts et de représentants de la société civile.
Révision des lois de bioéthique
Dans le contexte de la révision des lois de bioéthique, Olivier Véran et Adrien Taquet avaient chargé le Professeur Samir Hamamah, chef de service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier, et Madame Salomé Berlioux, Présidente de l’association Chemins d’avenir, de faire le point sur les causes d’infertilité en France et les moyens à mettre en place pour y faire face.
Touchant plus de 3,3 millions de Français, l’infertilité conduit plus d’1 couple sur 4 à recourir à l’assistance médicale à la procréation. "Enjeu majeur de santé publique, ce sujet va au-delà des parcours d’assistance médicale à la procréation ou des incitations de notre politique familiale", estime le Gouvernement dans un communiqué de presse.
Le rapport recommande notamment :
- d’informer régulièrement le public, dès le collège et tout au long de la vie, sur la physiologie de la reproduction, le déclin de la fertilité avec l’âge, les limites de l’AMP et les facteurs de risques d’infertilité.
- D’instaurer des consultations ciblées, pour que les jeunes hommes et les jeunes femmes puissent repérer de potentiels facteurs d’altération de leur fertilité.
- De renforcer la formation des médecins et des autres professionnels de santé, dans l’ensemble peu familiarisés avec cette problématique.
- De développer la recherche dans le domaine de la reproduction humaine et de l’infertilité.
- De créer un Institut national de la fertilité, avec une approche interministérielle.
Un comité de suivi mis en place
A cette occasion, le ministre de la Santé a annoncé son souhait de transformer ce rapport en une stratégie de lutte contre toutes les causes d’infertilité pour le printemps 2022, "en synergie totale avec les politiques publiques engagées par le ministère du champ de l’assistance médicale à la procréation, de l’endométriose et de la santé sexuelle", précise-t-il. En ce sens, un comité de suivi de cette nouvelle politique va être mis en place dès à présent.
Par ailleurs, sur le plan de la recherche, les causes de l’infertilité seront explorées dans le cadre du programme et équipement prioritaires "santé des femmes, santé des couples".