- En France, les chutes des personnes âgées sont responsables de 100 000 hospitalisations et 10 000 décès chaque année.
- Elles entraînent souvent une perte d’autonomie chez les individus concernés.
- Le plan s’appuie sur cinq axes, pour réduire les chutes d’ici à 2024.
Les chutes sont la première cause de mort accidentelle chez les personnes de plus de 65 ans. Elles ont aussi des conséquences psychologiques et sociales pour l’individu et son entourage. Selon le ministère de la santé, elles génèrent également deux milliards d’euros de dépenses. Or ces chiffres sont amenés à augmenter dans les années à venir : le papy-boom des enfants nés après-guerre aura pour conséquence une augmentation de 50% des personnes âgées de 75 à 84 ans d’ici à 2030. Pour ces différentes raisons, Olivier Véran, ministre de la santé, et Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie, ont présenté un plan pour réduire de 20% les chutes mortelles ou invalidantes chez les personnes âgées d’ici à 2024.
Saviez-vous que les chutes tuaient chaque année 10 000 personnes âgées ? Soit 3 fois plus que les accidents de la route. C'est un immense enjeu de santé publique très méconnu en France #PLANANTICHUTE pic.twitter.com/xaw4gribKZ
— Brigitte Bourguignon (@BrigBourguignon) February 21, 2022
Comment prévenir les chutes ?
"Loin d’être anodines, elles brisent des vies, analyse Brigitte Bourguignon dans un communiqué. Combien de fois ai-je entendu dans mes visites en établissements : 'J’ai dû quitter mon domicile parce que j’ai chuté." Le premier axe du plan est d’améliorer le repérage du risque et d’alerter en conséquence. Le ministre compte sur les professionnels pour réaliser des bilans et examens à domicile et identifier les risques de chute. "La diffusion auprès de tous les acteurs de l’autonomie des deux portraits-types de chuteurs, reflet de 80 % des chutes, ainsi que des cinq signes 'avant-chuteurs' va permettre de repérer les personnes à risque pour leur apporter des solutions afin de prévenir la chute", précise le document. Cela passe aussi par un aménagement adapté du logement. Pour ce faire, des aides spécifiques à la prévention des chutes vont être proposées. Elles seront accessibles via la plateforme "Ma Prime Adapt’", un dispositif permettant de fusionner les différentes aides. Un autre plan financier sera dédié au maintien de la mobilité. Enfin, l’accès aux services de téléassistance sera facilité, avec un reste à charge réduit. Ces outils permettent d’alerter au plus vite en cas de chute, cela peut être des boîtiers, des bracelets, etc.
Bouger pour moins chuter
L’un des axes de ce plan est le mouvement. Le gouvernement compte favoriser l’activité physique adaptée pour les personnes âgées. Il s’appuie notamment sur des conclusions de la Haute autorité de santé : "L’activité physique adaptée chez la personne âgée a des effets bénéfiques bien supérieurs aux risques. Elle a des effets bénéfiques sur la condition physique, les capacités fonctionnelles, la cognition et les risques de chutes et est un facteur de maintien de l’autonomie." Des programmes adaptés seront mis en place dans des structures locales, et un "panier de soins" sera expérimenté avec l’intervention coordonnée de trois professionnels : un intervenant en activité physique adaptée, un diététicien et un ergothérapeute. Sur Twitter, Brigitte Bourguignon fournit des précisions sur la mise en place de ces axes, les Agences régionales de santé sont désormais en charge de décliner ces différents axes, et de présenter des plans d’action concrets d’ici septembre.