Les vagues de Covid-19 se succèdent et le virus se transforme. Depuis les premiers cas de SARS-CoV2 recensés en Europe, ce coronavirus n’a cessé de prendre de nouvelles formes. Récemment, le sous-variant BA.2 a fait son apparition en France. Plus contagieux que son prédécesseur, Omicron, il est l’objet de différentes études scientifiques, dont l’objectif est de mieux comprendre ses caractéristiques et son impact. Mercredi 23 février, l’Institut Pasteur a publié ses dernières modélisations, appliquées à ce sous-variant.
Un variant bientôt majoritaire
Selon les auteurs de cette recherche dirigée par Simon Cauchemez, le sous-variant BA.2 est 70% plus transmissible que les virus Omicron non-BA.2. Si de manière générale, le nombre de personnes infectées par le nouveau coronavirus diminue, la part des cas de BA.2 augmente et cela devrait continuer dans les semaines à venir. "Dans ces conditions, on s’attend à ce que 50% des cas Omicron soient des infections BA.2 aux environs du 24 février", estiment les auteurs. Santé Publique France devrait publier, à cette même date, son point de situation sur les sept derniers jours.
Un rebond épidémique peu probable
Pour autant, le sous-variant BA.2 ne devrait pas changer la dynamique épidémique, en déclin depuis quelques semaines. "L’épidémie de BA.2 ralentit la décroissance des cas sans toutefois générer un rebond épidémique important", analysent les scientifiques de l’Institut Pasteur. "Pour la même raison, même en cas de relâchement important des comportements, on ne s’attend pas à une reprise massive de l’épidémie sur le court terme."
Ils précisent que leurs simulations ne s’étendent pas au-delà du 1er avril 2022, or l’immunité de la population pourrait évoluer après cette date. "Nous faisons en effet l’hypothèse que les personnes infectées par un virus Omicron sont immunisées contre les réinfections Omicron pour la durée des simulations, indiquent les auteurs. (…) Nous ne modélisons pas le déclin progressif de l’immunité, ce qui pourrait rendre nos projections trop optimistes."
Une gravité similaire au variant Omicron BA.1
Mardi 22 février, l’Organisation mondiale de la santé a fait le point sur les dernières connaissances scientifiques concernant le sous-variant BA.2. "Au niveau mondial, la proportion de séquences signalées qui sont désignées BA.2 a augmenté par rapport à la sous-lignée BA.1 au cours des dernières semaines, mais la circulation mondiale de tous les variants serait en baisse", précise son communiqué. L’organisation confirme sa plus grande transmissibilité, mais elle précise surtout qu’il n’y a pas de différence de gravité entre Omicron et le sous-variant BA.2, d’après l’analyse des données recueillies en Afrique du Sud, au Danemark et au Royaume-Uni.