"La mortalité maternelle se définit comme le décès d'une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu'en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu'elle a motivés, mais ni accidentelle ni fortuite", développe l’Inserm sur son site.
Selon un rapport du National Center for Health Statistics publié le 23 février, les Américaines ont le pire taux de mortalité maternelle parmi les pays industrialisés en 2020. Durant cette année, 861 femmes sont mortes lorsqu’elles étaient enceintes ou après avoir accouché, contre 754 en 2019. Aux États-Unis, le taux de mortalité maternelle s’est ainsi élevé à 23,8 décès pour 100.000 naissances vivantes, contre un taux estimé à 20,1 en 2019. La dernière fois qu’un taux aussi haut a été enregistré remonte à 1968.
Interrogée par l’AFP, Donna Hoyert, qui a participé au rapport, a indiqué que "la Covid-19 a probablement contribué" à ces morts maternelles, mais que dans 88 % des cas, cette pathologie n’est pas mentionnée et n’est donc à l’origine que d’une partie des décès.
Un taux presque trois plus élevé pour les femmes noires
Les données ont révélé de fortes inégalités. Le taux de mortalité maternelle est notamment plus élevé pour les femmes noires. En 2020, il était de 55,3 décès pour 100.000 naissances vivantes, contre 19 ,1 pour les femmes blanches. En clair, les femmes noires ont 2,9 fois plus de risque de mourir pendant ou après la grossesse que les femmes blanches. D’après l’étude, les augmentations de 2019 à 2020 pour les femmes noires et les femmes hispaniques étaient significatives. "Il a été maintes fois démontré que les femmes noires ne reçoivent pas le même niveau de soins" aux États-Unis, a expliqué à l'AFP Ebony Hilton, anesthésiste à l'Université de Virginie et experte des disparités dans l'accès aux soins de santé.
Les taux augmentent avec l'âge maternel
En 2020, les taux de mortalité maternelle étaient de 13,8 décès pour 100.000 naissances vivantes pour les femmes de moins de 25 ans, de 22,8 pour celles de 25 à 39 ans et de 107,9 pour celles de 40 ans et plus. "Le taux des femmes de 40 ans et plus était 7,8 fois plus élevé que celui des femmes de moins de 25 ans", peut-on lire dans le rapport.