"Des preuves émergentes soutiennent une association entre la composition du microbiote vaginal et le risque de fausse couche. Cependant, les mécanismes sous-jacents sont mal compris". C’est ce qu’ont écrit des scientifiques de l’université Imperial College London (Royaume-Uni) dans une récente étude publiée dans la revue BMC Medicine. Pour déterminer si le déséquilibre de l’ensemble des micro-organismes présents dans le vagin peut causer une fin de grossesse involontaire, les auteurs ont mené leurs travaux auprès de 167 femmes enceintes entre mars 2014 et février 2019.
Inflammation
Les volontaires avaient fait une fausse couche ou ressenti des douleurs ou des saignements au cours du premier trimestre de leur grossesse. Au total, 93 participantes ont été victimes d’un arrêt de grossesse au cours des cinq premiers mois et 74 n'en ont pas fait et ont accouché à terme. Parmi les femmes qui ont fait une fausse couche, 54 ne présentaient aucune anomalie chromosomique dans l'embryon.
Les chercheurs ont constaté qu’une inflammation causée par des modifications des bactéries vaginales pouvait entraîner une fausse couche. "Nous montrons que les fausses couches euploïdes (se dit des cellules ou des personnes qui ont un nombre chromosomique normal) sont associées à une prévalence significativement plus élevée de communautés microbiennes vaginales appauvries en Lactobacillus spp. (qui préviennent la croissance et la prolifération de bactéries potentiellement nocives) par rapport aux fausses couches aneuploïdes", peut-on lire dans l’étude.
Dégradation de la muqueuse de l'utérus
Dans un communiqué de l’université, le Dr Karen Grewal, professeure du département du métabolisme, de la digestion et de la reproduction de l'Imperial College London, a expliqué qu’il existait de nombreuses idées sur la façon dont cette inflammation pouvait conduire à un arrêt de grossesse : "par exemple, certains organismes bactériens vaginaux déclenchant une inflammation en amont qui provoque une dégradation de la muqueuse de l'utérus."
Selon les scientifiques, cette découverte pourrait ouvrir la voie à un traitement préventif contre les fausses couches. Ils ont également précisé que le rôle du microbiote vaginal devait être examiné de plus près.