- Le gouvernement a dévoilé lundi son plan pour limiter les chutes des personnes âgées avec pour objectif de les réduire de 20% d'ici trois ans.
- Chaque année en France, 10.000 d'entre elles meurent à cause d'une mauvaise chute, selon le ministère délégué à l'Autonomie.
Pourquoi docteur - Quels sont les principaux accidents dont peuvent être victimes les personnes âgées ?
Célia Rich - Les personnes âgées peuvent être surtout victimes de chutes, d’étouffements et d’arrêts cardiaques. C’est une catégorie de la population particulièrement fragile, pour qui n’importe quel objet du quotidien, comme un tapis, peut s’avérer dangereux. Nos aînés peuvent aussi avoir des problèmes de communication sur leurs maux, notamment à cause de la surdité. Il faut donc être particulièrement vigilant.
En cas de chute d’une personne âgée, que conseillez-vous ?
En cas de chute, notamment si la victime se plaint d’une douleur au cou ou à la nuque, il faut l’inviter à rester dans la position dans laquelle elle est et à ne surtout pas bouger. Je recommande ensuite d’alerter les secours, en composant soit le 15 soit le 18.
Et en cas d’étouffement ?
Lorsque l’on constate un dysfonctionnement pendant un repas ou une collation, il est d’abord important de demander à la personne âgée si elle s’étouffe. Si c’est une obstruction partielle, elle pourra répondre : il faut alors l’inviter à s’assoir et à tousser pour favoriser l’expulsion du corps étranger. Si le morceau de nourriture ne ressort pas, je recommande de demander un avis médical en appelant le 15, qui enverra un soignant sur place pour intervenir.
Si c’est une obstruction grave, alors la victime ne pourra plus du tout parler. Dans ce cas, il faut donner jusqu’à cinq claques dans le dos et, si cela ne marche pas, passer à cinq compressions abdominales en suivant la méthode de Heimlich. Je conseille d’alterner les deux actions jusqu’à ce que l’objet qui empêche de respirer ressorte.
Et en cas d’arrêt cardiaque ?
Il faut déjà le reconnaître : si la personne âgée ne respire plus et est inconsciente, elle fait très probablement un arrêt cardiaque. Il faut alors réagir au plus vite, en trois temps :
1/ Alerter les secours, pour qu’ils vous guident au téléphone.
2/ Commencer le massage cardiaque pour maintenir artificiellement la circulation du sang dans le corps et limiter les lésions cérébrales.
3/ Utiliser un défibrillateur pour resynchroniser l’activité électrique du cœur.
J’en profite pour préciser que les arrêts cardiaques ne touchent pas que les personnes très âgées : la moyenne d’âge des victimes est de 60 ans.
Les Français sont-ils assez formés aux gestes qui peuvent sauver une personne âgée ?
Non. Aujourd’hui, 50 000 personnes en France meurent prématurément d’un arrêt cardiaque, avec un taux de survie de seulement 5% : c’est trois fois plus que les accidents de la route. A Seattle, où les autorités ont massivement formé les habitants aux gestes de premiers secours, le taux de survie à ce type d’accident est de 60%.
Où peut-on se former le plus simplement aux gestes de premiers secours ?
Dans des associations comme la Croix Rouge ou la Protection Civile, ou sur notre plateforme de formation Everyday Heroes.