Et si le meilleur moyen pour éviter d’avoir la phobie des animaux était de se familiariser avec la nature ? C’est ce qu’ont suggéré un groupe international de chercheurs dans une étude publiée dans la revue People and Nature le 23 février. "Dans le monde, l'urbanisation a créé des environnements totalement nouveaux, qui apportent de nombreux avantages mais présentent aussi plusieurs inconvénients. L'un des inconvénients les plus importants est que la plupart des personnes vivant en ville perdent le contact avec la nature, y compris l'interaction avec les animaux. Les données actuelles montrent que les pays présentant un faible niveau d'urbanisation ont également une prévalence plus faible des peurs et des phobies des animaux", ont-ils écrit dans les travaux.
Pour vérifier si le lien entre la proximité avec la nature et le lieu de résidence peut servir de facteur de protection contre la zoophobie, les scientifiques ont recruté 1.071 personnes âgées de 18 à 65 ans. Ces derniers ont été invités à remplir un questionnaire sur leur connexion à la nature et leurs phobies animales, plus précisément l’arachnophobie (la peur des araignées) et l’ophiophobie (la peur des serpents). Les auteurs ont ensuite montré aux participants des images de ces animaux et ils ont dû indiquer leur ressenti.
Un lien entre la proximité avec la nature et le risque de zoophobie
D’après les résultats, la peur de serpents et des araignées était fortement associée à la proximité avec la nature. Les chercheurs ont constaté que les adultes ayant obtenu des scores élevés dans la perception de leur lien avec la nature se sentaient moins en danger face à ces animaux. Quant aux participants qui ont eu des scores plus faibles, au sujet du désir d'être proche de la nature et de l’engagement à la protéger, ils avaient plus peur des serpents et des araignées.
Les scientifiques en ont ainsi conclu que plus les personnes se sentaient connectées à la nature, moins elles risquaient de développer des phobies animales. Ces "troubles anxieux peuvent considérablement diminuer votre qualité de vie", a rappelé Jakub Polák, co-auteur de l’étude et professeur à l’université Charles de Prague (République Tchèque), dans un communiqué. Les auteurs ont précisé que leurs recherches présentaient une implication importante à la fois pour les efforts de conversation et les interventions thérapeutiques.
"Dans notre étude, nous constatons que cette proximité peut prévenir le développement de phobies des animaux ou faciliter la gestion de ces peurs si elles existent déjà. Il a également été démontré que le fait d'être connecté à la nature présente des avantages pour la santé et peut se traduire par une meilleure connaissance et une attitude plus positive envers les animaux, ainsi que par une plus grande responsabilité environnementale", a déclaré András Norbert Zsido, professeur à l'université de Pécs en Hongrie et co-auteur des travaux.