Les femmes qui souffrent de migraines ont 40 % de risques supplémentaires d’avoir une pré-éclampsie, selon les travaux de chercheurs qui ont été présentés lors du 74ème Congrès annuel de l’American Academy of Neurology (AAN). Pour rappel, la pré-éclampsie est une complication survenant au cours du dernier trimestre de la grossesse, sans facteur prédisposant connu. Les manifestations sont une hypertension artérielle et une forte albuminurie, un problème rénal. La constatation de ces signes chez une femme enceinte impose une hospitalisation et la mise en route d’un traitement antihypertenseur. Mais le traitement le plus efficace reste l’accouchement, dont le déclenchement est impérieux en l’absence d’une réponse rapide à l’antihypertenseur, quelle que soit la date du terme.
28 % de risques en plus d’hypertension artérielle
Ce risque de pré-éclampsie n’est pas le seul que courent les femmes enceintes qui souffrent de migraines. Les chercheurs les ont justement recensées. Ainsi, ils ont estimé qu’elles avaient 17 % de risques en plus d’accouchement prématuré et 28 % d’hypertension artérielle, c’est-à-dire une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins. Pour les femmes enceintes, il y a trois façons de développer de l’hypertension artérielle : soit elle était déjà connue avant et se poursuit à ce moment, soit la grossesse déclenche une maladie hypertensive qui peut rester après l’accouchement, soit l’hypertension artérielle est un épiphénomène : la pression artérielle augmente pendant la grossesse puis se normalise après l’accouchement. Dans tous les cas, il est impératif d’être suivi pour ce problème car l’hypertension artérielle présente des risques aussi bien pour la maman que pour le bébé.
Pas de lien avec le diabète gestationnel
Pour parvenir à lister les risques des futures mamans qui ont des migraines, les chercheurs ont analysé les données de santé de plus de 19.000 femmes et de 30.000 grossesses pendant plus de 20 ans. Ainsi, ils ont noté que 11 % d’entre-elles avaient déjà des migraines avant d’être enceintes, ce qui signifie que la migraine ne serait pas uniquement liée à la grossesse et qu’il pourrait y avoir une prédisposition de certaines patientes à en souffrir. Mais tout n’est pas négatif. Selon les chercheurs, souffrir de migraines lors d’une grossesse n’aurait pas d’incidence sur le diabète gestationnel ou le faible poids du bébé à la naissance. Enfin, tous ces risques liés aux maux de tête restent relativement faibles ont conclu les chercheurs.