Et si chacun d’entre nous pouvait connaître ses ancêtres de l’âge de pierre ? Dans la revue Science, des chercheurs de l’université d’Oxford expliquent avoir mis au point l’arbre généalogique de l’humanité dans son ensemble, d’un point de vue génétique. Ces scientifiques ont créé une méthode qui rassemble différentes données génétiques et génomiques, analysées grâce à des algorithmes. "Nous avons construit un immense arbre généalogique, une généalogie pour toute l'humanité qui modélise aussi exactement que possible l'histoire qui a généré toutes les variations génétique que nous trouvons chez les humains aujourd’hui", détaille Dr Yan Wong, l'un des principaux auteurs de cette étude.
Plus de 27 millions d’ancêtres
Huit bases de données ont permis cette prouesse : elles rassemblent des données sur les génomes humains, modernes ou anciens. Au total, 3 609 séquences génomiques individuelles issues de 215 groupes de population ont été utilisées. Les génomes anciens comprenaient des échantillons trouvés à travers le monde, certains avaient plus de 100 000 ans d’âge. Au total, cela leur a permis de créer un arbre généalogique avec plus de 27 millions d’ancêtres. Les algorithmes ont prédit où les ancêtres doivent être présents dans ces arbres pour expliquer les variations génétiques. Après avoir ajouté des données de localisation sur ces échantillons de génomes, les auteurs ont utilisé l’algorithme pour estimer où les ancêtres avaient vécu. Les résultats reflètent des événements clés de l'histoire de l'évolution humaine, comme la migration hors d’Afrique des premières êtres humains.
Des applications plus larges
Pour les chercheurs, cette carte généalogique a vocation à être enrichie au fur et à mesure, avec les nouvelles données génétiques récoltées. "L'ensemble de données pourrait facilement contenir des millions de génomes supplémentaires", estiment-ils. Par ailleurs, les leçons tirées de cette étude ne se limitent pas aux êtres humains. "La méthode est valable pour la plupart des êtres vivants, des orangs-outans aux bactéries, souligne Dr Anthony Wilder Wohns, à l’initiative de cette recherche. Elle pourrait être particulièrement bénéfique en génétique médicale." Selon lui, cela pourrait permettre de mieux comprendre les origines de certaines pathologies.