ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Covid-19 : de nombreuses disparités sociales dans le recours à la vaccination

Crise sanitaire

Covid-19 : de nombreuses disparités sociales dans le recours à la vaccination

Par Mathilde Debry

Si près de 80% de la population française est désormais vaccinée contre la Covid-19, certains profils y ont recours plus que d'autres. 

Artem Zakharov / istock.
Le troisième volet de l’analyse EpiCov a collecté les réponses de 85 032 enquêtés ayant déjà répondu aux deux premiers volets de l’enquête (en mai et novembre 2020).
Ce troisième volet s’est déroulé six mois après le début de la campagne de vaccination contre le Covid-19, entre le 24 juin et le 9 août 2021, alors qu’une majorité des adultes était déjà vaccinés.

Selon une nouvelle enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), il existe de nombreuses disparités sociales dans le recours à la vaccination contre la Covid-19.

Diplôme, profession, revenu

Ainsi, en juillet 2021, 70 % des personnes sans diplôme étaient vaccinées, contre 79 % de celles ayant un diplôme égal ou supérieur à un bac+5. L’écart est encore plus important selon la profession : 65 % des ouvriers ou anciens ouvriers étaient vaccinés à cette même date, contre 83 % des cadres ou anciens cadres. Enfin, plus de 30 points séparaient alors le recours à la vaccination des personnes appartenant aux 10 % les plus modestes (55 % de vaccinés) de celles appartenant aux 10 % les plus aisés (88 %).

"De même, les personnes immigrées originaires d’un pays hors d’Europe et leurs descendants sont moins vaccinées que l’ensemble de la population adulte. Ces inégalités sociales de recours à la vaccination sont présentes indépendamment de l’âge ou de l’état de santé des personnes", détaillent les chercheurs.

Adhésion au Gouvernement

L’adhésion aux autorités politiques entre également en jeu. Les personnes qui n’ont "pas du tout confiance dans l’action du gouvernement" pour limiter la propagation du virus étaient l’été dernier 51 % à être vaccinées, contre 85 % chez celles qui ont "tout à fait confiance", soit un écart de 34 points. Enfin, plus de huit parents qui ne souhaitaient pas se faire vacciner sur dix étaient également défavorables à la vaccination de leur enfant de 5 à 11 ans, alors que cette proportion était d’un quart chez les parents vaccinés. 

Ces constats ont été tirés des données issues du troisième volet de l’enquête Épidémiologie et conditions de vie (EpiCov) élaborée par l'Inserm et la DREES. "Les données du troisième volet révèlent que le taux de vaccination varie selon le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle et le niveau de revenu", résument les experts en santé publique.