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Douleurs, fatigue, maux de tête

Maladie de Lyme : pourquoi les symptômes sont durables ?

Par Mégane Fleury

Même après un traitement, une partie des personnes atteintes de la maladie de Lyme souffrent de symptômes persistants. Cela serait lié à la présence de fragments morts de la bactérie. 

Diy13/istock
La maladie de Lyme, aussi appelée borréliose de Lyme, est provoquée par une piqûre de tique infectée.
Environ 50 000 cas sont détectés par des médecins généralistes chaque année en France.
Si un érythème apparaît dans la zone de la piqûre, un traitement antibiotique doit être suivi.

En juin 2018, la Haute autorité de santé reconnaît officiellement l’existence de symptômes persistants et non expliqués de la maladie de Lyme chez certains patients. Par ces termes, elle désigne les douleurs musculaires, la fatigue ou encore les maux de tête. "En l'état actuel des connaissances, nous ne savons pas si ces signes sont dus à l'existence d'une borréliose de Lyme persistante (après traitement ou non) ou à d'autres agents pathogènes qui seraient transmis par les tiques", précise alors la HAS. Des scientifiques américains ont apporté une piste d’explication. Dans leur recherche, parue dans Scientific Reports, Geetha Parthasarathy et Shiva Kumar Goud Gadila expliquent que ces symptômes persistants pourraient être liés à des résidus de la bactérie responsable de la maladie, restés dans l’organisme. 

Des troubles persistants, malgré le traitement 

Les deux chercheurs de l’université de Tulane rappellent que la maladie de Lyme est principalement provoquée par la bactérie Borrelia burgdorferi. Elle est transmise à l’humain par des tiques infectées et génère un érythème sur la peau dans les 3 à 30 jours qui suivent la piqûre. Un traitement antibiotique administré rapidement permet d’empêcher l’apparition de la maladie. "Cependant, environ 10 à 35 % des patients traités pour un érythème migrant ou une maladie de Lyme précoce présentent des troubles musculo-squelettiques, cognitifs ou de fatigue, persistants ou intermittents, d’intensité légère à modérée après 6 à 12 mois de suivi", précisent les scientifiques. 

Des fragments morts de la bactérie 

Avant cette étude, ils avaient déjà travaillé sur des modèles in vitro. Cette fois, ils ont utilisé des singes, dont ils ont analysé le cortex cérébral et les ganglions de la racine dorsale, après une infection par la bactérie. Dans leurs conclusions, ils constatent que les fragments non-viables de la bactérie génèrent plus d’inflammation que les fragments vivants. Comme ils peuvent se répartir plus facilement dans l’organisme, ils pourraient être la cause de l’apparition de signaux d’inflammation partout dans le corps. Selon eux, la présence de ces fragments dans le système nerveux est une explication potentielle à la persistance des symptômes. Pour les auteurs, cela nécessite "de nouvelles approches anti-inflammatoires" pour les traitements.