- La mastoïdectomie est une intervention qui était pratiquée pour traiter les otites aigües
- Elle consistait à retirer un fragment d'os crânien au niveau des mastoïdes
- Ces interventions étaient fréquentes avant l'arrivée des antibiotiques
C'était au temps où l'histoire commençait à s'écrire. C'était il y a plus de 5 000 ans et l'on ne maîtrisait pas encore le travail des métaux. Et pourtant, les traces d'une intervention chirurgicale ont été découvertes sur le crâne d'une femme contemporaine de cette époque. Elle aurait subi une mastoïdectomie, opération longtemps pratiquée pour traiter les otites aigües et soulager la douleur avant que les antibiotiques apportent -bien plus tard !- une solution moins invasive. Les plus anciennes traces d'une telle intervention remontaient jusqu'alors au XIème siècle.
La patiente aurait survécu
C'est lors de fouilles sur un site archéologique espagnol que ce crâne dont l'âge a été estimé à 5 300 ans a été découvert. Il porte bien la trace de l'intervention réalisée, une perforation de chaque côté du crâne au niveau des os mastoïdes, signes de l'ablation d'une partie de l'os derrière l'oreille permettant de traiter l'infection. Mieux, le crâne porte aussi des traces de coupures sur les bords des parties osseuses enlevées, ce qui montre qu'il ne s'agit pas d'un dégât accidentel sur la boÎte crânienne mais bien d'une intervention volontaire. Et surtout, comme le soulignent les chercheurs de l'université de Valladolid dans la revue Scientific Reports, "des signes de régénération et de remodelage osseux sont visibles". Ce qui veut dire que l'opération a réussi et que la patiente a survécu!
Des outils en silex
On peut s'interroger sur les moyens techniques dont disposaient les "médecins" de l'époque pour pratiquer une telle intervention. En effet, remonter plus de 5 000 ans en arrière ramène au paléolithique, une période où les seuls outils connus étaient pour la plupart en silex. C'est donc ce matériau qui aurait été utilisé pour réaliser les perforations crâniennes. "Cette découverte est une preuve qu'il s'"agit de la première mastoïdectomie documentée à ce jour", soulignent les chercheurs.